Comment développer sa performance d’équipe ?

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La performance d’une équipe dépend fortement de son degré de cohésion. Lorsque le groupe est soudé, l’engagement est plus fort, chacun étant prêt à fournir l’effort supplémentaire requis pour permettre au collectif d’atteindre ses objectifs. Comment bâtir un tel esprit de corps ? Tout d’abord, en prenant du recul sur certaines idées reçues, souvent bien ancrées :

  • « On travaille mieux ensemble lorsqu’on s’entend bien » : même s’il est agréable de travailler avec des collègues que l’on a plaisir à côtoyer, une étude réalisée par Google a montré une absence de corrélation entre la familiarité qui lie les coéquipiers et la performance de l’équipe. Les équipes performantes se distinguent avant tout par leur haut degré de sécurité psychologique, qui conduit chacun à se sentir libre de s’exprimer.
  • « L’alchimie d’une équipe est une réaction instantanée » : on entend souvent dire que, dans un groupe, « ça prend ou ça ne prend pas ». En réalité, les équipes à forte cohésion le sont rarement dès le premier jour : elles le deviennent par ajustements successifs, en améliorant sur la durée leur façon de travailler ensemble.
  • « Pour être sur la même longueur d’onde, communiquons plus » : on attribue souvent les ratés de coordination au fait que les membres d’une équipe n’échangent pas assez. En réalité, en matière de communication, ce n’est pas la quantité qui compte, mais plutôt la qualité. 

Voici trois leviers qui vous permettront de renforcer la performance collective de votre équipe :

1. Cultiver un sentiment de sécurité psychologique

Les équipes dans lesquelles chacun se sent en sécurité pour s’exprimer librement sont les plus performantes. Se sentir protégé par un environnement constructif améliore le partage d’information, la créativité, l’apprentissage et la satisfaction au travail.

Ce sentiment de sécurité se construit dans le temps : il émerge du constat répété que l’on peut prendre des risques sans être sanctionné au moindre écart. Pour le susciter, il faut donc inciter à prendre l’habitude de s’exprimer. Proposez par exemple de ne jamais clore une réunion avant que chacun ait exposé son point de vue. Montrez que toute contribution est bienvenue : remerciez ceux qui donnent spontanément leur avis, osent exprimer un désaccord ou suggérer une idée décalée. Si besoin, protégez ceux qui osent s’exposer, en vous montrant intransigeant en cas de réaction désobligeante d’autres membres de l’équipe.

Le sentiment de sécurité repose aussi sur la perception que les autres ne chercheront pas à prendre avantage sur soi. Cela passe par le constat que chacun dans l’équipe est prêt à s’ouvrir de ses doutes, de ses limites ou de ses faiblesses. Vous pouvez encourager cette attitude en montrant l’exemple : admettez ouvertement vos limites et vos incertitudes ; soulignez la valeur de ce que les autres vous apportent.

2. Croire en la capacité de réussir ensemble

La seconde caractéristique des équipes performantes est qu’elles sont rassemblées autour d’un but commun. Cela permet de savoir comment contribuer à bon escient, y compris dans des situations changeantes et incertaines.

La cohérence d’action de l’équipe repose sur l’appropriation par tous de quelques repères essentiels : que cherche-t-on à accomplir, quelles sont les priorités, quels sont mon rôle et celui de mes collègues ? On pense facilement qu’il s’agit d’évidences – à tort. De fait, il est naturel de se focaliser sur ses tâches immédiates, au risque de perdre de vue la finalité d’ensemble. Veillez donc à expliciter les priorités. Saisissez toutes les occasions d’en débattre : dilemme à trancher, façon de réagir à une demande atypique, etc.

Pour s’impliquer au service d’un but commun, il ne suffit pas de bien le comprendre : encore faut-il estimer qu’il mérite de s’investir. Cette motivation est en particulier nourrie par la conviction que l’équipe est capable de réussir. Cette confiance peut être raffermie par le manager – en communiquant régulièrement sur les avancées de l’équipe, et pas seulement sur les problèmes à résoudre ; en mettant en évidence ce que l’équipe a appris ; en faisant valoir ses succès.

3. Travailler la coordination sur la durée

La qualité de coordination de l’équipe est le troisième facteur essentiel contribuant à sa performance. Elle se construit au fil du temps – et d’autant mieux que l’équipe s’y attelle délibérément. De fait, les équipes qui font régulièrement le point sur leur fonctionnement sont en moyenne 20 % plus performantes que les autres.

La communication au sein de l’équipe est essentielle pour permettre à chacun de disposer des bonnes informations pour guider son action. Pour progresser dans ce domaine, on croit souvent qu’il faut avant tout encourager les collaborateurs à communiquer plus souvent entre eux. Les études montrent qu’en réalité, ce n’est pas le volume de la communication qui compte, mais sa qualité. L’enjeu est ainsi de développer le réflexe de se transmettre les informations utiles. Cela suppose d’abord de bien comprendre ce qui contribuera à la performance de ses collègues. Il s’agit ensuite de cultiver le réflexe de repérer, parmi toutes les nouvelles informations du quotidien, celles qui méritent d’être partagées : nouvelle donnée, état d’avancement d’une tâche, idée issue de son expertise…

Enfin, les équipes qui travaillent ensemble de façon fluide et efficace ont appris à le faire au fil du temps. Ainsi, les Navy Seals, corps d’élite de la marine américaine qui se voit confier les missions les plus périlleuses, ont mis au point un système de bilan de chaque mission. Ce bilan se focalise sur cinq points : les résultats visés ; les résultats obtenus ; les actions de chacun ; ce qui sera réitéré lors d’une prochaine mission ; et ce qui sera fait différemment. Il est conduit de façon à permettre à tous de s’exprimer et d’accepter le sentiment inconfortable que le groupe aurait pu faire mieux, pour identifier des moyens de progresser. Veillez ainsi à doter votre équipe de rituels de prise de recul aussi réguliers que possible. Encouragez la co-construction lors de ces échanges : invitez chacun à exprimer ses constats et ses analyses, afin d’aboutir à une compréhension partagée.