"TAD’AM" : La 2ème édition du concours qui met l'innovation à l'honneur au sein de l'assurance maladie

L’innovation est partout au sein de la Sécurité sociale, et en particulier dans la branche Maladie. C’est ce que contribue à mettre en lumière le concours TAD’AM, dont la 2e édition vient d’être lancée fin septembre : les équipes ont jusqu’au 20 décembre pour soumettre leur projet. Anne Lefèvre, directrice du Lab Innov’ de la CNAM, et Carine Saadoun, facilitatrice au sein du Lab et pilote du concours, reviennent avec nous sur cette initiative.

En quoi consiste le concours TAD’AM ? D’où vient-il ?

Carine Saadoun : TAD’AM, c’est le concours d’innovation de l’Assurance Maladie. Il répond au double objectif de renforcer la culture de l’innovation en interne, tout en valorisant en externe notre capacité à innover.

Pour cela, le concours est ouvert à l’ensemble des organismes qui composent l’Assurance Maladie : CPAM, Carsat, UGECAM, CNAM, DRSM, CTI, CGSS… bref, tout notre écosystème. Il est aussi ouvert à l’ensemble de nos publics, qui peuvent consulter les projets et voter pour leurs coups de cœur.

Anne Lefèvre : Au départ, TAD’AM vient d’une demande de notre directeur général qui a souhaité en 2021 réunir l’ensemble des concours d’innovation préexistants dans une seule et même initiative. Avant cela, nous avions des concours sur des périmètres spécifiques : pour l’innovation managériale, les systèmes d’information, la gestion des risques…

Tout cela est dorénavant rassemblé dans TAD’AM, suite à une démarche de co-construction que nous avons menée avec des organismes du réseau et les différentes directions de la CNAM. La première édition a été lancée en 2022, et les prix remis en juin 2023. Aujourd’hui, nous lançons la 2e édition !

Quelles sont les différentes catégories pour les projets présentés ?

CS : Au total, il y a cette année 5 catégories qui couvrent l’ensemble des périmètres d’innovation. La première est l’innovation au service des collaborateurs, qui comprend toutes les innovations permettant une meilleure efficacité de nos organisations et process, ainsi qu’une meilleure qualité de vie au travail.

La seconde concerne l’innovation au service du public, qu’il s’agisse de l’accueil, des services en ligne, de l’accès aux soins, de la prévention, ou de l’accès aux droits. Cela aussi bien pour les assurés, que les professionnels de santé ou les entreprises. Nous avons aussi intégré cette année une nouvelle thématique spécifiquement autour de la communication (interne et externe), qui avait auparavant ses propres « trophées ».

AL : Il y a une autre grande nouveauté : l’ajout d’une thématique d’actualité, qui concerne cette année la transition écologique. Pour traiter au mieux ce sujet crucial, nous l’avons scindé en 2 volets. D’une part ce qui concerne notre fonctionnement interne et d’autre part la santé durable.

Concrètement, comment se déroulent le concours et la sélection ?

CS : Nous avons officiellement lancé cette 2e édition le 26 septembre lors d’un séminaire du réseau. Depuis cette date et jusqu’au 20 décembre, les équipes peuvent déposer leur dossier sur une plateforme ouverte, basée sur notre réseau social interne Liam. Ils répondent pour cela à quelques questions via un formulaire, afin de valoriser leur projet.

A l’issue du dépôt, les projets sont visibles par tous, pour susciter de premiers échanges. Côté sélection, une fois la date butoir passée, nous réunissons pour chaque thématique un jury composé de 3 collaborateurs issus d’organismes du réseau, et de 3 autres venant de la CNAM. Après avoir lu tous les dossiers, ils les notent selon une grille spécifique, puis délibèrent pour choisir les finalistes : 4 pour la communication, et 8 dans les autres catégories.

Enfin, les finalistes sont invités à réaliser une vidéo de présentation de leur projet, afin d’aider le public (interne ou externe) à prendre connaissance de leur démarche et à voter dans les différentes catégories. Côté TAD’AM, notre grand jury final se réunit en mai et choisit 2 gagnants par thématique, qui seront annoncés lors d’une journée spéciale le 24 juin prochain.

AL : Tout cela permet de valoriser les projets des collaborateurs. Il est important pour nous de saluer les réussites, au niveau des équipes bien sûr mais aussi de chacun des organismes participants, auxquels le concours confère une grande visibilité. Pour les équipes, au-delà des trophées physiques que nous remettons, nous proposons des lots sous forme de voyages apprenants.

Quel bilan faites-vous de la première édition 2022-2023 ?

CS : C’était une belle réussite, avec 123 dossiers déposés issus de toutes les régions, y compris des DOM, et de tous les organismes. Nous ne nous attendions pas forcément à un tel succès dès la première année. Les projets présentés portaient de plus sur des thématiques très variées, avec autant des initiatives locales que des processus déjà déployés au national.

Au niveau managérial plus spécifiquement, nous avons récompensé via le prix des collaborateurs le projet d’une CPAM engagée pour prévenir en interne les violences conjugales. C’est une démarche innovante de la part d’un employeur que de prendre la parole sur le sujet vis-à-vis de ses propres collaborateurs. 

Comment abordez-vous cette nouvelle édition du concours ?

CS : A titre personnel, je suis plutôt confiante. En particulier sur la participation, puisque le succès de la première édition a donné envie à de nouvelles équipes de se lancer, et à celles ayant déjà participé de retenter leur chance ! Le premier séminaire de présentation en ligne que nous avons proposé a réuni 70 participants, et celui courant novembre plus de 50, ce qui est très encourageant. L’augmentation du nombre de finalistes que nous avons décidée va permettre de valoriser encore plus de projets, c’est enthousiasmant pour tout le monde.

Plus largement, quel est pour vous le rôle du management dans l’innovation ?

AL : Il est crucial. Avec TAD’AM, nous participons à créer un terreau favorable à l’innovation, avec ensuite au sein du Lab Innov’ une méthode et un accompagnement... mais pour que cela fonctionne, il faut que les managers laissent de l’espace. Or cet espace est parfois difficile à trouver dans un contexte où les ressources sont contraintes et les plannings chargés. Il faut réussir à donner envie aux managers de libérer du temps pour cela.

C’est d’autant plus un sujet managérial que l’innovation est in fine une question de performance. Quand on prend du temps pour innover, on cherche en réalité les solutions du futur. On se demande « aujourd’hui et avec ma configuration actuelle, comment puis-je faire différemment ? »

A partir d’initiatives locales de l’Assurance Maladie, cela a pu a donner de grandes politiques nationales comme le « aller vers ». Mais même pour des projets plus modestes, il y a toujours un retour sur investissement : ce sont des équipes qui gagnent en expertise, en curiosité, en cohésion… C’est aussi important pour nos talents, dont nous devons nourrir l’engagement et l’esprit d’initiative en leur proposant de travailler hors des cadres classiques.

C’est à tout cela aussi que nous travaillons au travers du concours TAD’AM. Nous espérons que les collaborateurs seront nombreux à participer, qu’il s’agisse de soumettre un projet innovant, ou simplement de consulter les initiatives proposées et de voter – avec son expertise comme avec son cœur !