Delphine Mourot : « Ce qui fait la force du co-développement c’est l’action learning »
Dans le cadre du programme « Cap’M, accompagner les managers de la Sécurité sociale », 60 coachs et facilitateurs en codéveloppement issus des organismes, ont été labellisés pour accompagner les managers en interbranche. Delphine Mourot, fait partie de ceux-là... et elle nous dit pourquoi !
Pourquoi avoir passé une certification au codev ?
DM : Tout d’abord, il me parait important de rappeler en quoi consiste le codéveloppement : c’est une approche de formation qui mise sur le groupe et sur les interactions entre les participants pour favoriser l’atteinte de l’objectif fondamental : améliorer sa pratique professionnelle. Le but d’une séance de codéveloppement ne consiste pas à résoudre le problème du client mais de lui apporter des éclairages et de l’aider à mieux comprendre et à mieux agir à partir de la situation qu’il expose.
Dans une séance, les consultants participent à la réflexion que le client mène sur sa pratique et tous en tirent profit. De son côté, le facilitateur CODEV a pour mission de réussir à créer une communauté d’apprentissage et c’est dans ce but qu’il responsabilise autant que possible les participants.
Ce qui m’intéresse dans cette technique c’est que tous les participants s’impliquent fortement et « s’engagent » à la fois au cours d’une séance et sur la durée d’un cycle. Les séances sont l’occasion de se retrouver entre pairs au cours desquelles on partage une situation professionnelle qui touche à l’organisation du travail, aux interactions entre collègues, avec sa hiérarchie, un fournisseur ou un client. La situation peut être actuelle ou à venir (un projet). Ce qui fait la force du co-développement c’est l’action learning (on apprend et on se nourrit les uns des autres à partir de la réflexion sur l’action plutôt qu’à partir d’apports théoriques qui seraient dispensés par un formateur)
C’est pourquoi j’ai souhaité me certifier pour pouvoir me professionnaliser sur la démarche et la mettre en pratique le plus fidèlement possible à la méthode d’Adrien PAYETTE le créateur du codéveloppement.
« L’important était de bien veiller à la composition des groupes (pas de relation hiérarchique, pas de manager d’un même service) pour bien respecter les règles essentielles. »
Quel est le résultat de vos premières expérimentations en organismes ?
DM : Nous avons démarré l’expérience du co-développement à la Cpam de la Meuse au printemps 2022 à un moment où les managers avaient exprimé le besoin de se retrouver entre pairs. Avec l’équipe de direction nous avons donc décidé de former des facilitateurs dont moi-même en tant que facilitateur et pilote sur le projet.
Nous venons de terminer le cycle à raison d’une séance par mois pour chacun des trois groupes de managers créés. L’important était de bien veiller à la composition des groupes (pas de relation hiérarchique, pas de manager d’un même service) pour bien respecter les règles essentielles.
Nous allons faire le bilan de cette expérience mais le retour très positif des managers volontaires incite à poursuivre la démarche en 2024 avec de nouveaux groupes.
« Animer des séances CODEV en interbranche peut permettre de mieux faire connaître sa branche d’appartenance et de susciter de la mobilité interbranche ! »
Pourquoi avoir candidaté au dispositif Cap’M ?
DM : Certifiée par CECODEV en juillet dernier, je souhaitais mettre en pratique plus largement mes compétences en animant des groupes en dehors de mon organisme de rattachement et l’idée de le faire en interbranches m’a séduite.
En effet, au sein de la branche maladie, le travail en réseau est déjà très développé par la mise en place des pôles TRAM depuis plus de 10 ans et c’est selon moi une des forces de la branche. Animer des groupes CODEV en interbranches nous permettra d’aller encore plus loin dans cette culture de réseau cette fois ci plus élargie.
En étant facilitateur CODEV, on est amené à prendre sa casquette de « consultant » dans une séance de CODEV. Prendre cette casquette c’est pour moi une autre façon de contribuer à enrichir la réflexion, d’apporter des éclairages à des participants des autres branches par un témoignage de situation vécue.
Animer des séances CODEV en interbranche peut permettre de mieux faire connaître sa branche d’appartenance et de susciter de la mobilité interbranche !
Qu’attendez-vous de cette expérience ?
DM : Cette expérience sera forcément apprenante et enrichissante puisque le facilitateur fait partie intégrante du groupe et l’interaction entre les acteurs ouvre des champs de vision différents pour favoriser l’amélioration des pratiques professionnelles. C’est aussi une occasion d’élargir mon réseau et pourquoi pas de créer un réseau de facilitateurs CODEV !
En tant que Directrice comptable et financière, dont les missions et périmètre d’activités relèvent par nature plus d’enjeux financiers que de relations humaines, je suis convaincue qu’animer des groupes CODEV peut apporter un œil nouveau sur la fonction de DCF et contribuer à développer la coopération entre les services comptables et ordonnateurs. Les postes de DCF ont du mal à être pourvus. Selon moi, l’attractivité sur cette fonction doit passer par un élargissement du périmètre socle des activités comptables et financières. Cette expérience de facilitateur est un des leviers de motivation et je remercie le directeur pour m’avoir fait confiance pour ce projet au service de nos collaborateurs.
Pour en savoir plus sur cette offre de coaching-codéveloppement, rendez-vous dans l’espace Cap’M.