« On a rêvé la Sécu de demain »
Et si nous imaginions ensemble la Sécurité sociale de 2045 ?
Le Lab de la Sécurité sociale présente « On a rêvé la Sécu de demain » : un podcast créé par les salariés de l’Institution lors du Défi du Lab, une expérience collaborative et innovante. À quoi pourrait ressembler la Sécurité sociale dans 20 ans ? C’est la question à laquelle les 32 participants présents ont tenté de répondre en imaginant des récits du futur. Entre archives, interviews de terrain et mini-fictions, cette série sonore de 5 épisodes offre une vision originale et inspirante de la Sécu de demain. Elle constitue une exploration créative, libre et subjective, de ce que pourrait être une Sécurité sociale réinventée.
Une minisérie pour explorer l’avenir
Chaque épisode ouvre une réflexion sur des futurs possibles de la Sécurité sociale. Il ne s’agit ni d’un programme ni d’une projection officielle mais d’un récit né de l’imagination collective de celles et ceux qui œuvrent chaque jour au sein des organismes de Sécurité sociale, dans le cadre du projet Défi du Lab.
Découvrez les épisodes :
Les coulisses du Défi du Lab
Retour sur la démarche créative des deux journées.
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(début fichier audio « UCANSS_EP1_VF»)
Générique d’introduction : [musique]
L’Ucanss, l’Union des caisses nationales de Sécurité sociale, présente : « On a rêvé la Sécu de demain. » Dans un monde en mutation, à quoi pourrait ressembler la Sécurité sociale de demain ?
Au programme, des réflexions, des analyses, des scénarios, parfois un peu fous ; un laboratoire sonore fait mais par des salariés qui y croient.
Épisode 1. Les coulisses du Défi du Lab
[bruit de foule, musique]
Je m’appelle Thérèse Masquelier, je suis responsable du Lab de la Sécurité sociale, et ce que vous allez entendre est une tentative collective d’imaginer les contours de la Sécu du futur. Je vous explique. Les 1er et 2 juillet 2025, nous avons organisé le défi du Lab. Deux jours un peu particuliers ; deux jours pour prendre le temps, avec celles et ceux qui font la Sécurité sociale. Le futur, il s’invite déjà dans notre présent. D’ailleurs, ce jour-là, Paris suffoque sous 38 degrés. Dans la salle, l’air est lourd, les ventilateurs tournent à plein régime, comme un bruit de fond permanent qui annonce le futur. Alors, tendez bien l’oreille, car derrière les ventilateurs, il y a des personnes qui oublient la chaleur et sont bien décidées à travailler, malgré les conditions. Le ton était d’ailleurs donné par Isabelle Bertin, la directrice générale de l’Ucanss.
« On a voulu donner à cette journée une coloration et une thématique un peu spécifiques, celle d’imaginer la Sécu de dans vingt ans, à l’occasion du centième anniversaire. Donc on va solliciter nos collègues pour savoir quelle vision ils ont de ce que sera la Sécurité sociale de 2045, et on va faire en sorte, effectivement, qu’ils puissent contribuer, aussi, par ces deux journées, à construire cette Sécurité sociale de dans vingt ans. »
Ils étaient 32, venus de toute la France, de tous les métiers et de tous les organismes : agents, managers, responsables d’antenne, travailleurs sociaux, engagés au quotidien pour faire vivre ce service public unique au monde.
« Christophe Lambin, je suis coordonnateur accueil et service, et j’occupe aussi la fonction de conseil en entreprise, pour les travailleurs indépendants. Moi, je suis très très très content d’être là, dans une ambiance de créativité, d’échange, d’émulation. J’ai un esprit curieux, j’adore écouter les idées des uns, des autres, pour rebondir, faire du ping-pong. C’est ce qui m’amène à mes attentes, c’est de trouver les meilleures idées possibles, demain, pour trouver quelque chose qui va peut-être changer les choses. »
« Moi, c’est Bénédicte Roux, je suis déléguée d’assurance maladie, donc en fait, j’accompagne les professionnels de santé. Et ça me plaisait, là, de rentrer dans ce défi, où on nous demande un peu à réfléchir, à imaginer... Ça m’allait bien. »
« Comment on se sent, là, à ce moment-là ?
- Moi, je trouve qu’il y a un bon démarrage, avec les mots d’ouverture et les présentations du programme. [voix off] Malika Ziane, directrice du Lab Sécurité sociale à l’Ucanss
Je pense qu’il y a quand même un peu de surprise des participants, je pense qu’ils ne s’attendaient pas forcément à ce type de programme. Et après, je m’interroge un peu sur la densité de ces deux jours, comment on va mener tout ça, mais j’ai bon espoir. »
On ne s’est pas réunis pour produire un rapport, mais pour imaginer, imaginer ensemble ce que pourrait être la Sécurité sociale quand elle aura cent ans, c’est-à-dire dans vingt ans à peine ; rêver collectivement la Sécu que l’on veut. Et qui mieux que les acteurs du terrain pour écrire et raconter ce futur ?
« Alors, avant de commencer à essayer de construire des imaginaires qui nous font envie, on s’est dit que ce serait pas mal de commencer par faire un état des lieux de où vous en êtes, vous, de vos imaginaires, de la perception que vous avez de la Sécu, de la perception que vous avez de la perception des autres de la Sécu... »
« Alors, on ne va pas se mentir, il fait assez chaud, mais c’est intéressant, quand on conçoit des moments comme ça, on les pense et on imagine un peu la réaction des gens. Et là, ça correspond à peu près au plan, c’est-à-dire que, au départ, les gens sont un peu timides, ils se mettent en groupe, il ne se passe pas grand-chose ; et tout d’un coup, le niveau sonore monte, les idées fusent, ça commence à rire, ça colle des Post-it... Et là, on se dit : normalement, c’est bon, la mayonnaise a pris, ils sont partis, et ils commencent à raconter une histoire. »
« On a une tendance qui se dessine.
- On est à la phase d’évolution...
- Sur le chemin, on est sur le chemin.
- Moi, je pense qu’on est en transition. »
« Je partage ce sentiment, effectivement. Ils ont mis un petit temps, forcément, ils arrivent de loin, ils ne se connaissent pas. Mais on a vu assez vite, et dans le débat de ce matin, notamment, ils étaient tous très optimistes et très désireux de construire cet avenir. »
2045, ça semble loin, et pourtant, quand on y pense, c’est demain.
« Là où c’est assez flippant, c’est que parfois, on se rend compte que les histoires qu’on nous a racontées sur le futur, d’une certaine manière, elles influencent notre imaginaire, et du coup, elles influencent la réalité. Je trouve que le film Idiocracy est particulièrement parlant, et j’ai l’impression qu’on a quasiment 80 ans d’avance sur ce qui était raconté dans le film. »
« Bonjour, je m’appelle Thibault Labey, je suis auteur scénariste et je m’intéresse au pouvoir des histoires pour initier des grands changements, qu’ils soient individuels ou collectifs. J’étais super content de participer à cette session-là, parce qu’une des anecdotes qui a déclenché mon intérêt pour ce sujet, c’est la manière dont la Sécurité sociale a été créée, au cœur de la Seconde Guerre mondiale, par le Conseil national de la Résistance, avec son « Manifeste des jours heureux », qui dessinait un futur positif alors que la France était complètement exsangue et à genoux, et comment ce manifeste, assez court mais très impactant, a donné lieu à des réformes très concrètes, et notamment la création de la Sécurité sociale. Et donc, j’ai donné des exemples de campagnes de communication, de publicités, de fictions qui sont des belles histoires, c’est-à-dire qui utilisent des ingrédients de la narration pour embarquer les gens, créer des déclics et initier des changements. »
Le monde change, parfois plus vite qu’on ne le voudrait, ou parfois aussi trop lentement, c’est selon. Mais ce qui est sûr, c’est que, face aux crises climatique, sanitaire, sociale, la Sécurité sociale a un rôle à jouer : celui de protéger, d’accompagner, de réparer, mais peut-être aussi, demain, d’anticiper. Pendant ces deux jours, nous avons pris le temps de rêver, mais un rêve ancré dans le réel. Nous avons partagé nos expériences, nos difficultés, nos intuitions. Nous avons expérimenté, réfléchi, débattu. Et surtout, nous avons osé poser des questions : comment faire évoluer nos métiers dans un monde numérique et incertain ? Comment rendre nos services plus accessibles, plus humains, plus justes ? Comment penser la solidarité à l’heure du dérèglement climatique et de l’intelligence artificielle ?
« On va faire un petit exercice cognitif. Je vous propose de vous mettre deux par deux, face à face. Et la consigne, elle est simple, il faut compter jusqu’à 3 à 2. Chacun son tour. [musique] »
Ce défi du Lab, ce n’était pas juste une réflexion entre experts, c’était une démarche collective, un espace où des salariés de la Sécurité sociale ont pu dire ce qu’ils voient, ce qu’ils vivent, ce qu’ils espèrent. Notre but : créer des récits qui donnent envie, raconter comment la Sécurité sociale peut faire face aux défis de demain ; non pas en reproduisant les schémas d’hier, mais en ouvrant de nouvelles voies, plus simples, plus proches, plus humaines et, pourquoi pas, plus larges. Parce que la Sécurité sociale, c’est bien plus qu’une accumulation de caisses aux acronymes parfois obscurs, c’est un projet de société, un projet de solidarité, un projet en prise à de nombreux défis, un projet qu’il faut sans cesse réinventer pour qu’il reste vivant. Et si ce monde de demain était possible ?
Dans les prochains épisodes, nous allons découvrir comment la Sécurité sociale pourrait concilier innovation technologique et préservation du lien humain. Nous entendrons ensuite la vision d’une Sécurité sociale simplifiée, qui accompagne les parcours des usagers dans une logique proactive et inclusive. Dans le quatrième épisode, nous imaginerons ensemble le futur du travail à la Sécurité sociale, où flexibilité rimerait avec réaffirmation de la mission de service public. Et enfin, nous explorerons de nouvelles formes de solidarité: une Sécurité sociale en soutien d’initiatives citoyennes, écologiques, territoriales. Voilà le programme ! Alors, prêt pour un saut vers le futur ? Mais, attention, ces récits ne sont pas de simples témoignages, ce sont des scénarios pour demain, des histoires du futur, imaginées, écrites et jouées par les participants eux-mêmes. Pendant les deux jours de notre Défi, ils ont pris la parole pour raconter les chemins possibles de notre Sécurité sociale. Avec leurs mots, leurs doutes, leurs espoirs. C’était « On a rêvé la Sécu de demain », rendez-vous dans les prochains épisodes pour découvrir ces futurs possibles.
Générique de fin : [musique]
Cet épisode a été imaginé et produit par les participants au Défi du Lab 2025. Production sonore : JBD Productions.
« J’ai beaucoup aimé quand on a fait, justement, les histoires, quand on a conté une histoire sur la création de la Sécurité sociale, parce que c’était intéressant, ça faisait travailler notre imaginaire, et puis on a travaillé en collectif pour créer des histoires, et tout était sympa, agréable à écouter. »
« L’échange vraiment interbranches. Lorsqu’on a créé le « Il était une fois », on a tous participé à même hauteur, et on avait tous chacun nos propres réflexions de nos branches, et elles se complétaient. »
« Hâte de voir vers quoi on va nous emmener. »
Merci aux cerveaux en ébullition, aux voix engagées et à vous qui avez tendu l’oreille.
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Garantir le lien humain dans un monde numérique
S’emparer des technologies en gardant le lien humain central dans la relation de service.
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Durée : 00h08
(début fichier audio « UCANSS_EP2_VF »)
Je m’appelle Julie et, avec huit collègues provenant des différentes caisses, nous avons décidé d’explorer la place de la technologie dans la Sécurité sociale de demain. Comment échapper aux futures dystopies qui nous sont promises par les films hollywoodiens ? Comment rendre désirable l’apport de la technologie, sans céder sur les questions d’éthique, sans céder sur la place de l’humain ? Comment rester fidèle à l’esprit qui a fondé ce monument de notre patrimoine qu’est la Sécu, et dont parle si bien ce monsieur en 1965 ?
Archive :
« Mais dites-moi, il y a trente ans, il y a quarante ans, comment faisiez-vous sans la Sécurité sociale ?
- On se soignait quand on avait les moyens de se soigner. Mais à ce moment-là, quand il n’y avait pas de Sécurité sociale, ma fille a été opérée deux fois, et je vous garantis que les fins de mois, on ne pouvait pas les faire. Moi, personnellement, j’ai 80 ans maintenant, je suis bien content que la Sécurité sociale existe, sans ça, je serais déjà mort. »
Générique d’introduction : [musique]
L’Ucanss, l’Union des caisses nationales de Sécurité sociale, présente : « On a rêvé la Sécu de demain. » Dans un monde en mutation, à quoi pourrait ressembler la Sécurité sociale de demain ?
Au programme, des réflexions, des analyses, des scénarios, parfois un peu fous ; un laboratoire sonore fait maison par des salariés qui y croient.
Épisode 2 : Une Sécu augmentée, pas déshumanisée.
La France, dévastée, sort du malheur en instaurant une politique de solidarité jamais vue. C’était l’un des projets du Conseil national de la Résistance. Ambroise Croizat, qui est l’artisan de sa mise en œuvre, présente cette utopie humaniste, qu’on appelle déjà la Sécurité sociale.
Archive :
« Cette réforme, qui doit également humaniser cette administration, la rendre plus proche des assurés et faire en sorte que ceux-ci y trouvent des avantages toujours plus substantiels. »
Alors voilà, notre défi est posé : proposer des bénéfices toujours plus substantiels aux assurés, sans perdre de vue l’humain et son identité. Il nous faut échapper à ça :
Extrait bande annonce film Bienvenue à Gattaca : [bruitage]
« Dans un avenir pas si lointain, notre ADN déterminera notre vie. Une infime goutte de sang, un peu de salive, un simple cheveu définiront où vous pouvez travailler, qui vous devez épouser, ce que vous serez capable d’accomplir. »
Certes, nous n’en sommes pas là. Pour éviter ce futur, il nous faut à la fois préserver les acquis du passé, explorer la perception de la Sécurité sociale aujourd’hui et utiliser intelligemment les nouveaux outils au service de la protection sociale. Pour en avoir une vision, nous avons donné la parole aux usagers. Ils expriment sans fard leurs expériences et aspirations.
Micro-trottoir :
« La Sécurité sociale d’aujourd’hui, on va dire que c’est un organisme qui est très utile, donc quelque chose d’important, parce que je crois que si nos anciens se sont battus pour ça, c’est quelque chose qu’il faut prendre avec de la reconnaissance. C’est déjà une bonne chose d’avoir la Sécurité sociale en France. »
« Il faudrait avoir quelque chose de plus structuré ; avec la technologie, avec l’IA, on peut tout faire. »
« Plus numérisée encore, et je pense que la télétransmission, que le dossier médical sera la norme. Et après, je vous laisse inventer le reste. »
« Est-ce que ce sera l’intelligence artificielle qui répondra à une question ? Peut-être. »
[voix off] La Sécurité sociale accélère son virage numérique pour simplifier la vie de tous. Chacun peut désormais réaliser des démarches en ligne et l’accès aux droits est fluidifié. La Sécurité sociale est également garante de la protection de la vie privée de ses usagers. Notre question pour demain est la suivante : comment s’emparer des possibilités technologiques, tout en gardant la relation humaine au centre ?
[musique] Nous avons tenté de vous décrire la Sécurité sociale du futur, où l’on mélange le meilleur de la Sécurité sociale et de la technologie au service de l’humain.
[musique] 2 juillet 2045, 8 h. Aurore se lève et se dirige vers la salle de bain pour parler à son miroir.
Paul : Bonjour Aurore, je suis Paul, ton assistant virtuel. Nous sommes le 2 juillet 2045. Météo du jour : il fait 25 degrés. Bilan de la journée : retour positif de l’expédition du groupe Artémis depuis la planète Mars. Reforestation de l’Amazonie de 30 % avec un objectif atteint. M’Bappé a annoncé la composition de l’équipe de France en tant que nouvel entraîneur. Point santé : votre rythme cardiaque est normal ; votre bilan rénal est bon, avec un taux de créatinine à 9 mg par litre.
Aurore : Très bien. Et as-tu ma bonne nouvelle ?
Paul : Votre dernier bilan hormonal montre des modifications. Je vous propose un rendez-vous avec votre conseillère de la Sécurité sociale et, avec votre accord, je lui transmets les informations.
Aurore : Oui, je veux bien.
Paul : Je vous propose donc un rendez-vous avec Victoire, qui aura un langage moins technique que le mien. Elle est disponible cet après-midi à 15 h. Voulez-vous ce rendez-vous ?
Aurore : Oui, super, Paul. À quel endroit aura lieu le rendez-vous ?
Paul : Le rendez-vous est dans la jardin partagé de votre quartier. Le validez-vous ?
Aurore : Bien sûr, c’est parfait, merci.
Victoire : Bonjour Aurore, je suis Victoire, votre conseillère Sécurité sociale. Félicitations, j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer : vous êtes enceinte de deux semaines. Je vous confirme la bonne prise en compte de votre grossesse dans votre dossier. Récapitulons ensemble votre calendrier administratif et médical. Il contient l’ensemble des droits dont vous allez bénéficier : prime de naissance, congé maternité, l’ensemble de vos soins, les prestations familiales, ainsi que tous les rendez-vous de suivi.
Aurore : Oui, encore merci Victoire, me voilà rassurée. Je m’inquiétais tellement de mon état de santé ! Pouvez-vous me dire le sexe ? Car j’ai déjà deux filles, un garçon serait super.
Victoire : Oui, bien sûr, je regarde. [bruitage d’ordinateur] Votre vœu est exaucé, c’est un garçon !
Aurore : Ouh, je suis trop contente ! Paul, as-tu pris bonne note de tout ça et reporté dans mon agenda ?
Paul : Oui, c’est bien noté.
Homme : Bonjour Victoire, je pourrais vous voir juste après ?
Victoire : Oui, bien sûr, une petite minute, c’est possible ? Au revoir Aurore, on reste en contact ?
Aurore : Au revoir Victoire, et encore merci pour tout.
Victoire : Bonjour, je vous écoute.
Homme : Je souhaite partir à la retraite le 1er octobre, est-ce que c’est possible ?
Victoire : Laissez-moi scanner votre bracelet. [bruitage d’ordinateur] Je regarde votre dossier. Oui, c’est possible. Il vous suffira de faire la demande une semaine avant votre départ.
Homme : Ah, OK. Et autre chose : mon capteur biométrique m’alerte sur une constante hépatique.
Victoire. En effet. Votre capteur m’indique un signal. Et d’ailleurs, un rendez-vous a déjà été programmé avec un spécialiste, demain à 16 h, dans la maison de santé de votre quartier. Cette consultation se déroulera en télémédecine. Cela vous convient-il ?
Homme : Oui oui, ça me convient, merci de me le rappeler. Je n’avais pas regardé mes alertes.
Victoire : Et, comme d’habitude, il y aura des assistants médicaux sur place.
Homme : Merci Victoire.
[musique] À bien y réfléchir, la saynette que nous venons d’entendre esquisse ce futur désirable où l’IA vient en soutien de la Sécurité sociale, plus humaine, qu’on appelle de nos vœux. Les potentialités sont infinies et notre exigence à la hauteur du si beau projet que nous ont laissé les fondateurs de la Sécurité sociale. Nous saurons en être dignes.
Générique de fin : [musique]
Cet épisode a été imaginé et produit par les participants au Défi du Lab 2025.
Avec : Abdi Boulkahras, Julie Bloch-Delmas, Aline Michel, Florianne Garneret, Christophe Lambin, Béatrice Clary, Christine Linkenheld, Sébastien Moreda.
Production sonore : JBD Productions.
Merci aux cerveaux en ébullition, aux voix engagées et à vous qui avez tendu l’oreille.
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Simplifier les démarches et parcours
Faciliter la vie des usagers en proposant des parcours simplifiés.
Durée : 00h10
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Bienvenue dans cet épisode de notre podcast, où nous explorons les enjeux de la Sécurité sociale de demain. Nous sommes des salariés des Caf, Cpam, Carsat, CNSA, Urssaf, MSA. Oui, nous savons qu’il est parfois difficile de s’y retrouver. Comment concilier efficacité sociale, lisibilité pour tous et accompagnement tout au long de la vie ?
Générique d’introduction : [musique]
L’Ucanss, l’Union des caisses nationales de Sécurité sociale, présente : « On a rêvé la Sécu de demain. » Dans un monde en mutation, à quoi pourrait ressembler la Sécurité sociale de demain ?
Au programme, des réflexions, des analyses, des scénarios, parfois un peu fous ; un laboratoire sonore fait maison par des salariés qui y croient.
Épisode 3 : Ma Sécu, unie pour la vie.
Créée dans l’élan de la Libération, la Sécurité sociale a transformé la vie de millions de Français. Elle protège, soigne, indemnise, accompagne. Pour comprendre où nous en sommes aujourd’hui, écoutons une interview de Pierre Laroque, l’un des pères fondateurs de la Sécurité sociale. Trente-huit ans après sa création de la Sécurité sociale, il revient sur cette grande aventure collective avec lucidité.
Archive :
« Succès indiscutable. L’établissement d’un sentiment de sécurité dans la masse de la population, et particulièrement dans les éléments qui étaient en état d’infériorité. À cet égard, c’est une véritable transformation sociale. Deuxième succès : l’amélioration de la santé, qui est spectaculaire. Succès sur le plan économique, parce que la Sécurité sociale, bien loin de gêner le redressement économique de la période d’après-guerre, l’a facilité et l’a favorisé. Alors, il y a des échecs […]. Le premier, c’est que nous avions basé la Sécurité sociale sur une solidarité nationale qui existait dans l’élan de la Libération ; et qu’on a vu, on a assisté à une résurgence des particularismes socioprofessionnels et à la multiplication de régimes […] Le deuxième échec, c’est que nous entendions en 1945, […] responsabiliser les bénéficiaires en leur confiant la gestion de l’institution et en espérant que ils se sentiraient responsables de la Sécurité sociale […] Et nous devons reconnaître qu'aujourd’hui, les assurés sociaux entrent dans une caisse comme ils entreraient dans un bureau de poste. »
[Voix off] Certains de ces défis ont même nourri nos imaginaires collectifs et la culture populaire. On se souvient tous de cette parodie culte de l’administration dans Les Douze Travaux d’Astérix. Astérix et Obélix s’y perdent dans un dédale de guichets, d’escaliers et de formulaires de toutes les couleurs… pour obtenir le légendaire laisser-passer A38.
De la fiction à la réalité, qu’en pensent les usagers ? Nous leur avons posé la question.
Micro-trottoir :
« À quoi ça vous fait penser, la Carsat, est-ce que vous connaissez ?
- La Carsat, non.
- Pas du tout. »
« Est-ce facile pour vous de contacter la Sécurité sociale ? Comment vous y prenez-vous ?
- C’est ma femme qui s’occupe de tout. Moi, comme je suis malentendant, je ne téléphone pas.
- Non, c’est pas simple... par le biais d’Ameli. »
« Comment le système pourrait-il être amélioré ?
- Nous, en tant que jeunes, je pense qu’on n’a pas forcément beaucoup de connaissances vis-à-vis de tout ça. On pourrait nous présenter un peu les différents organismes, cet organisme sert à ça, on peut l’utiliser pour ça, qu’on ait un peu plus d’explications.
- Moins on a de points de contact, de mots de code et de passages secrets, plus c’est efficace, je pense. »
Et retrouvons ces mêmes usagers en 2045.
16 h 30, La Rochelle, nouveau quartier de la ville flottante. Nous sommes dans un appartement familial, un mercredi après-midi. Léa, et sa petite-fille Camille, qui a 16 ans aujourd’hui, préparent un gâteau pour son anniversaire. Désormais, le parcours Sécu unique accompagne chaque personne tout au long de la vie. Léa va recevoir l’appel holographique de son conseiller, Noah.
[Sonnerie de téléphone]
Léa : Camille, tu peux répondre ? Je ne m’y ferai jamais, à ces hologrammes.
Camille : Oui oui, j’y vais. [Bruitage d’ordinateur] Bonjour, ma grand-mère arrive.
Noah : Bonjour, je suis Noah, votre conseiller Sécu. Ravi d’être avec vous ici. Vous êtes Léa ?
Léa : Oui, c’est bien moi. Excusez-moi pour mon retard mais, avec les préparatifs de l’anniversaire de ma petite-fille Camille, j’avais complètement oublié notre rendez-vous.
Noah : Vous me visualisez bien ?
Léa : Oui, c’est parfait. Il y a juste une plante en plein milieu de votre tête, mais je la déplace. C’est bon.
Noah : Très bien. Je vous contacte parce que nous avons constitué votre dossier retraite et je voulais valider la dernière étape.
Léa : Super, c’est déjà prêt ?
Noah : Oui, c’est déjà prêt. Il ne vous reste qu’à signer, une fois que vous aurez vérifié les informations.
Léa : OK, je regarde. Parfait.
[Bruitage d’ordinateur] « Votre demande de retraite est validée. »
Noah : Tout est bon pour nous, donc le premier versement interviendra le mois prochain.
Léa : OK.
Noah : Je vois aussi dans votre pass Sécu que vous avez, normalement, un dépistage du cancer du sein à faire dans les trois semaines. Est-ce qu’on peut caler ensemble le rendez-vous ?
Léa : OK.
Noah : Je vous propose jeudi prochain à 17 h.
Léa : OK.
Camille : Ah non non, mamie, tu ne peux pas, à 17 h, tu m’as promis que tu m’emmènerais à la guinguette.
Léa : Ah oui, la guinguette, ce truc de vieux quand j’étais jeune, maintenant, c’est à la mode. Bon, s’il faut aller à la guinguette,
on va déplacer le rendez-vous. Mardi matin, la semaine prochaine, c’est possible ?
Noah : OK, c’est noté, donc ce sera mardi prochain à 9 h.
[bruitage d’ordinateur] « Votre rendez-vous dépistage est confirmé. »
Léa : Parfait, c’est déjà dans mon agenda Sécu.
Noah : Je profite que Camille soit là.
Camille : Oui, je suis là.
Noah : J’accède à votre dossier et on va regarder si vous avez des actions à faire aussi.
Camille : D’accord.
Noah : Alors, Camille, tu as 16 ans. Joyeux anniversaire, au fait.
Camille : Merci.
Noah : Je vois que tu as débloqué ton parcours sport Sécu. Est-ce que tu as des activités qui t’intéresseraient pour bénéficier de ton bonus sport ?
Camille : Oui, qu’est-ce que vous avez ? Vous avez piscine, triathlon, danse, ouais... Est-ce que vous auriez guinguette, par hasard ?
Noah : Non, pas vraiment. Mais si vous voulez, je peux le suggérer, éventuellement, à l’équipe et voir si ça peut être intégré.
Camille : Ça marche. Bon, je vais aller à la piscine, alors.
Léa : Merci Noah, mais là, on a un anniversaire à fêter. C’est toujours un plaisir, cet échange personnalisé et, vraiment, cette Sécu unifiée et simplifiée, c’est top.
Noah : Merci à vous et amusez-vous bien pour la fête. À bientôt.
Léa : À bientôt.
[musique] Vous avez vu, en 2045, nous proposons un parcours fluidifié tout au long de la vie, grâce à une mutualisation des données actualisées, une offre de services unifiée, un interlocuteur unique, un portail internet organisé sur le parcours de vie. Ça veut dire des démarches préremplies, qui ne sont plus qu’à valider, accompagnées de démarches proactives, notamment pour les plus vulnérables.
[Voix off] En somme, cela veut dire aller vers les publics pour anticiper leurs besoins ! Déjà enviée aujourd’hui et citée en exemple pour le service rendu à ses usagers, la Sécurité sociale est sur la bonne voie !
Alors que nous arrivons au terme de cet épisode, une chose est claire : l’idée d’une Sécurité sociale unie, universelle et adaptée aux parcours de vie n’est pas une utopie, mais une ambition réaliste pour répondre aux défis du XXIe siècle. Des pistes existent, simplification des démarches, droits attachés à la personne, numérisation intelligente, accompagnement humain renforcé. Autant de leviers pour bâtir une protection sociale fluide, accessible et équitable tout au long de la vie.
Générique de fin : [musique]
Cet épisode a été imaginé et produit par les participants au Défi du Lab 2025
Avec Élise Boucherie, Gilles Boyer, Angélique Cendré, Marlène Faller, Christine Garnier, Amandine Guiron, Bénédicte Roux, Sabine Royer, Émilie Tourte.
Production sonore : JBD Productions.
Merci aux cerveaux en ébullition, aux voix engagées et à vous qui avez tendu l’oreille.
(fin fichier audio « UCANSS_EP3_VF »)
Exercer la mission de service public demain
Réinventer les conditions de travail à la Sécurité sociale.
Durée : 00h06
(début fichier audio « UCANSS_EP4_VF »)
« Nous sommes Delphine et…
- Céline.
- Deux salariées de la Sécurité sociale, et nous travaillons respectivement à la MSA Île-de-France et…
- À la Cpam de l’Isère.
- Dis-moi, Céline, tu te verrais encore travailler à la Sécurité sociale en 2045 ?
- Justement, c’est le sujet qu’on va aborder durant ce podcast. Nous allons imaginer ensemble le travail au sein de la Sécurité sociale en 2045. »
Générique d’introduction : [musique]
L’Ucanss, l’Union des caisses nationales de Sécurité sociale, présente : « On a rêvé la Sécu de demain. » Dans un monde en mutation, à quoi pourrait ressembler la Sécurité sociale de demain ?
Au programme, des réflexions, des analyses, des scénarios, parfois un peu fous ; un laboratoire sonore fait maison par des salariés qui y croient.
Épisode 4 : Rêver le travail de demain à la Sécu.
« Depuis le Covid, chacun se questionne sur la place du travail dans sa vie.
- Le travail est-il important pour vous ? Cette question a été posée lors de l’étude de la Fondation Jean Jaurès. 60 % des personnes interrogées avaient répondu oui en 1990, contre 21 % en 2024.
- Cette tendance déjà existante a été amplifiée par le Covid. Aujourd’hui, le travail a autant de place que la famille et les loisirs.
- Nadège et Yunus, deux agents de la Sécurité sociale, sont allés enquêter sur le terrain, en demandant aux passants s’ils aimeraient travailler à la Sécurité sociale et pourquoi. »
Micro-trottoir :
« Ce n’est pas une option qui me vient premièrement en tête, mais pourquoi pas, parce que ça doit être comme une autre administration, en soi, il doit y avoir différentes tâches. Après, c’est vrai que les gens peuvent avoir une image de la Sécurité sociale qui est un peu surmenée. »
« Après, c’est dans les bureaux, ou même travailler, je pense, beaucoup sur des ordi’, du traitement de données et tout. Ça, c’est quelque chose qui ne m’intéresse pas ; moi, je suis plutôt dans la technique, donc ce n’est pas que je ne voudrais pas y travailler, c’est juste quelque chose qui, je pense, ne me correspondrait pas. »
[voix off] Et pourtant, les résultats de l’enquête interne « baromètre social » de 2024 montrent que la Sécurité sociale a des atouts à faire valoir ! 81% des salariés expriment leur fierté d’y travailler, 92% ont le sentiment de réaliser un travail utile et 89% des collaborateurs se disent satisfaits de l’équilibre vie pro /vie perso.
Au vu de ces différents constats, si on se projetait en 2045 ? Que signifierait travailler à la Sécurité sociale ?
(Transition sonore)
Soline : Eh, Capucine, on est là.
Capucine : Ah, salut les filles, je suis trop contente de vous voir. Vous vous rendez compte, c’est le premier jour d’Aquanova. Je suis tellement fière d’avoir monté ma boîte !
Léa : Raconte, raconte !
Capucine : Alors, je vous propose aujourd’hui un petit jus boosté à l’eau polarisée restructurée à l’échelle nanométrique, saveur cactus.
Léa : J’en prendrais bien volontiers. Tu sais, je sors de ma réunion ce matin avec mes lunettes de réalité mixte. Tu sais ce que c’est, à la Sécu, Soline. En plus, avec des participants hologrammes, je devais aller à Berlin en même temps ce matin, mais j’ai dû envoyer mon avatar.
Jeannette : OK Léa, mais en attendant, tu adores ton métier, je comprends que ce soit compliqué. Moi, les filles, je suis au bout de ma vie.
Léa : Ah bon, qu’est-ce qu’il se passe ?
Jeannette : Vous savez, je suis en train de finir ma mission à l’usine des voitures hydrauliques. Certes, l’IA, l’évolution technologique a apporté beaucoup et favorisé les conditions de travail en usine ; mais alors, zéro humanité, zéro vie d’équipe. J’aimerais vraiment travailler en ayant des missions qui ont du sens pour l’autre et un travail en équipe.
Soline : Eh, Jeannette, tu sais que je travaille à la Sécurité sociale depuis vingt ans. Là, je suis au parc avec vous, vous voyez, j’ai fini ma journée à 14 h et je suis venue en bus autonome, j’ai mis 10 minutes et c’est mis à la disposition par la Sécu.
Jeannette : Mais tu as commencé à quelle heure ?
Soline : À 5 h. Je ne te cache pas que ça pique un peu le matin, mais c’est le moment où je suis le plus efficace.
Capucine : Ah, d’ailleurs, c’est super cool de pouvoir vous appeler n’importe quand. Quand j’ai créé ma boîte, ce n’était vraiment pas simple. J’ai vraiment été très bien accompagnée, et par un humain, pas par un robot.
Léa : Je confirme, effectivement, la semaine dernière, j’ai pu échanger avec quelqu’un à 22 h.
Soline : C’est exactement pour ça qu’on se lève le matin à la Sécurité sociale. Notre priorité, c’est notre présence et être là auprès du public.
Jeannette : Dis-moi, Soline, tu as super bonne mine, d’où viens-tu ?
Soline : Je reviens de Malte. On avait déjà les congés illimités depuis un moment, et là, tenez-vous bien, ils ont innové. Donc du coup, tu peux partir en vacances, tu bosses deux petites heures par jour et ils prennent en charge 30 % de tes vacances !
Toutes : Mais c’est génial !
Soline : Carrément. Donc là, les filles, je vous le dis, ça fait vingt ans que j’y bosse, j’aime de plus en plus mon travail où je me sens vraiment utile, tu peux avoir l’équilibre entre la vie pro’ et la vie perso’, et Jeannette, moi, je te le dis, je t’invite à nous rejoindre.
Jeannette : Mais carrément !
[musique] Travailler à la Sécu en 2045, c’est imaginer des conditions de travail où chacun se sent utile, écouté et épanoui ; un cadre plus souple, plus humain, où la technologie accompagne sans remplacer.
Mais tout ça, ça ne se décrète pas, ça se construit pas à pas avec celles et ceux qui vivent le quotidien du service public. Et maintenant, fermez les yeux, projetez-vous en 2045, à quoi ressemble le quotidien d’un salarié à la Sécurité sociale ? Et surtout, n’oubliez pas de rêver !
Générique de fin : [musique]
Cet épisode a été imaginé et produit par les participants au Défi du Lab 2025.
Avec Yunus Bayram, Nadège Masnière, Delphine Mpode Minka, Céline Martinello, Sylvie Parrini, Anne-Elisabeth Hoguet, Meryem Agnaou Chaoui, Marie Beatrix.
Production sonore : JBD Productions.
Merci aux cerveaux en ébullition, aux voix engagées et à vous qui avez tendu l’oreille.
(fin fichier audio « UCANSS_EP4_VF »)
Inventer de nouvelles solidarités grâce aux communs
Explorer des formes de solidarité innovantes, ancrées dans les territoires, pour répondre aux enjeux écologiques et sociaux de demain.
UCANSS_EP5_VF
Durée : 00h08
« Bonjour à tous. Bienvenue dans notre fiction prospective. Nous sommes salariés de la Sécurité sociale et, aujourd’hui, nous avons voulu prendre du recul sur nos métiers, nos pratiques, nos institutions, pour imaginer la Sécurité sociale de demain.
- À l’horizon 2045, comment faire évoluer notre modèle pour faire face aux bouleversements écologiques, sociaux et démocratiques ? Et si la Sécurité sociale ne protégeait plus seulement les individus, mais aussi les ressources communes, le climat, l’alimentation, le temps ?
Générique d’introduction : [musique]
L’Ucanss, l’Union des caisses nationales de Sécurité sociale, présente : « On a rêvé la Sécu de demain. » Dans un monde en mutation, à quoi pourrait ressembler la Sécurité sociale de demain ?
Au programme, des réflexions, des analyses, des scénarios, parfois un peu fous ; un laboratoire sonore fait maison par des salariés qui y croient.
Épisode 5 : Construire de nouvelles solidarités face aux défis environnementaux.
- Aujourd’hui, la Sécurité sociale fête ses 80 ans. Elle a traversé les crises et démontré sa capacité à protéger l’ensemble de la population face aux grands risques de la vie. Mais, en ce début de l’été 2025, la France suffoque. Il fait 37 degrés, le dérèglement climatique devient une réalité tangible pour tous et de nouvelles sources de vulnérabilité apparaissent pour tous nos publics. »
[voix off] François Gemenne, co-auteur du sixième rapport du GIEC.
« L’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré de hausse de température n’est plus atteignable. [musique] Et je sais que pour beaucoup, cette nouvelle sera ressentie comme une sorte de déflagration ; l’impression que la partie est perdue, que c’est fichu et qu’il n’y a rien à faire. Je crois au contraire que nous devons prendre cette nouvelle comme le signal qu’il est temps de mettre les bouchées doubles. »
« [musique] Face à ces transformations, il devient urgent de réinventer la Sécurité sociale, pour répondre aux besoins d’aujourd’hui, comme à ceux de demain ; d’autant que la transition écologique cristallise désormais tensions, inégalités et fracture sociale. L’enjeu est donc clair : comment continuer à vivre, manger, travailler, se déplacer, se soigner, en 2045, alors que le climat de Lille ressemblera à celui du sud de la France ?
- Dans cet épisode, nous allons donc explorer une piste audacieuse, celle d’une Sécurité sociale des communs, une nouvelle forme de solidarité, fondée sur la responsabilité collective et la préservation de nos ressources vitales. » [musique]
Micro-trottoir :
« Je m’appelle Gilles, je suis retraité.
- Je m’appelle Zarina, j’ai 31 ans.
- Benoît. Je suis étudiant, mais là, je suis en job d’été.
- Quel est pour vous le rôle de la Sécurité sociale, actuellement ?
- Gilles : Le rôle de la Sécurité sociale, l’essentiel, c’est le remboursement des frais de maladie et autres.
- Benoît : Je vais plus dire, de façon très généraliste, c’est de nous couvrir en cas de pépin, que ce soit au travail ou dans la vie courante, nous couvrir nos soins médicaux.
- Zarina : De manière générale, je sais qu’elle s’occupe particulièrement des patients, de toute l’administration, que ce soit la carte vitale...
- Et est-ce que vous avez une idée de ce qu’on pourrait ajouter comme missions à la Sécurité sociale en 2045 ? Là, vous vous en êtes rendu compte, il fait chaud, il y a un dérèglement climatique...
- Gilles : Moi, je trouve que déjà, sa mission est pas mal, parce que celui qui suit les avis, les recommandations et autres, il y a quand même matière, déjà. Même, parfois, ils orientent vers des tests, pour les personnes âgées, pas âgées… Moi, cette mission-là me convient.
- Benoît : C’est dans la mission vraiment des actions proactives, histoire de s’adapter, par exemple, aux intempéries, comme ce qu’on est en train d’avoir. On réalise qu’actuellement, il y a une grosse urgence, vu la hausse des températures ou la hausse aussi du niveau de la mer, c’est un peu inquiétant, donc je pense qu’au niveau écologique, il faudrait reprendre les actions. » [bruitage]
Maintenant, plongez dans la journée d’Inaïa, 20 ans, à Lille.
Amélie : Bonjour Inaïa, c’est Amélie de la Sécurité sociale. J’ai repéré un volume sonore de 100 décibels et un pic de chaleur sur ton trajet. Si tu veux, je connais un itinéraire alternatif.
Inaïa : OK. C’est vrai qu’il fait meilleur. Salut Hugo !
Hugo : Bonjour Inaïa, tu viens chercher ton panier ?
Inaïa : Oui, qu’est-ce que tu as comme légumes aujourd’hui ?
Hugo : J’ai des super tomates, tu m’en diras des nouvelles. Des pêches, des abricots... La saison est très bonne. Ah, je ne m’y fais toujours pas d’avoir des produits méditerranéens à Lille. Tu règles comment ?
Inaïa : Avec mon crédit alimentaire, aujourd’hui.
Hugo : C’est la Sécu qui régale, du coup !
Inaïa : Ouais, c’est ça. À jeudi ! [bruitage d’ordinateur] Salut mamie, comment tu vas ?
Mamie : Ah, tu sais, ici à Montpellier, il fait très chaud. Heureusement, j’ai eu la visite d’Aron, qui m’a aidée à bien me protéger de la chaleur et du pic de pollution.
Inaïa : Aron, c’est qui ?
Mamie : Tu sais, c’est mon appli’ qui a envoyé une alerte à la Sécurité sociale, car il faisait trop chaud chez moi. Et du coup,
Aron était disponible pour se mobiliser sur son crédit temps.
Inaïa : Ah oui, je vois. C’est vraiment bien, ce crédit temps. Tu sais, moi, ça me rassure de savoir que tu peux compter sur des bénévoles. Désolée, mamie, je dois te laisser, je rejoins des voisins pour le vote citoyen. [bruit foule]
Léa : Bonjour à tous. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Léa, animatrice de communauté à la Sécurité sociale. C’est notre réunion trimestrielle, donc, comme vous le savez, notre objectif est de définir ensemble les commandes prioritaires de notre territoire. Cette séance sera coanimée avec un élu du territoire. Comme les données collectées sur les derniers mois nous ont montré un pic de perturbateurs endocriniens dans la zone, nous avons convié le Dr Pascal. La séance commence. [musique]
« La Sécurité sociale des communs va marquer le début d’un nouveau contrat social, un contrat fondé sur la participation des citoyens à la préservation, la responsabilité collective et la gestion partagée de nos ressources vitales. »
[voix off] En définitive, la Sécurité sociale s’intègrerait dans un système de solidarité réinventé fortement ancré sur les territoires, basé sur la responsabilisation et la solidarité locale des acteurs. Ses axes d’intervention seraient étendus aux questions environnementales, alimentaires, de citoyenneté...
- Face aux défis majeurs du XXIe siècle, la Sécurité sociale peut devenir un acteur-clé de la transformation écologique, au plus près des besoins réels de nos usagers. Comme disait Bruno Latour : “Ce ne sont pas les idées qui manquent, mais les décisions pour les mettre en œuvre.” À nous d’écrire la suite. [musique] »
Générique de fin : [musique]
Cet épisode a été imaginé et produit par les participants au Défi du Lab 2025.
Avec : Adam Ardeef, Florent Gueneau, Alexandra Jouveau, Sylvie Le Grall, Céline Lebon, Alice Legros, Nathalie Petoux.
Production sonore : JBD Productions.
Merci aux cerveaux en ébullition, aux voix engagées et à vous qui avez tendu l’oreille.
(fin fichier audio « UCANSS_EP5_VF »)
Prolonger la réflexion collective
Pour aller plus loin, un guide d’animation est disponible pour organiser des temps échanges autour de l’écoute des épisodes lors de séminaires, réunions d’équipe ou tout autre moment propice à la discussion.
Objectif : partager des idées, nourrir le lien collectif et renforcer le sentiment d’appartenance autour des valeurs du service public.
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Discussion guidée on a rêvé la Sécu de demain - support de l'animateur
27 oct. 2025
1 MB
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