Focus sur l’initiative « Parlons vrai rémunération »

La rubrique #PréparerDemain raconte comment la Sécurité sociale dynamise sa politique employeur. Au programme : un bilan de la crise sanitaire et des perspectives pour l'avenir !

Nous vous invitons à découvrir le tchat « Parlons vrai rémunération » mis en place par la CPAM de Haute-Corse, qui a permis de lever un certain nombre de tabous et de faire toute la lumière sur le sujet des rémunérations et des répartitions.

Elodie Lyons, directeur adjointe de l’Assurance Maladie de Haute-Corse, et Thibaut Lahore Carrate, gestionnaire budgets, ont lancé et piloté cette initiative sur l’année 2020. 

Quel a été le point de départ de votre initiative ? 

TLC : Depuis longtemps, il y avait une défiance sur le sujet des augmentations. Certains se sentaient lésés et ne comprenaient pas les arbitrages financiers. Il était important de simplifier et d’expliquer. Nous avons montré que les budgets de mesures individuelles à distribuer n’étaient pas occultes, mais qu’il s’agissait du calcul d’un pourcentage appliqué à la masse salariale. Le baromètre social interne 2020 a aussi contribué à provoquer cette initiative. 75 % des répondants considéraient que les règles de rétribution n’étaient pas communiquées par la direction, 77 % qu’elles n’étaient pas claires et 79 % indiquaient que ces règles n’étaient pas connues. 

EL : Avec trois changements de direction en deux ans et beaucoup de turn-over, la CPAM de Haute-Corse avait besoin à la fois de stabilité et de ruptures. Nous avons souhaité d’abord mettre fin aux fantasmes et avons choisi de repositionner les managers pour qu’ils puissent répondre directement aux salariés et qu’ils osent prendre et justifier leurs décisions.  
 

« Certains ont osé demander tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas : « est-ce que je n’ai pas d’augmentation parce que je travaille mal ? »

Comment avez-vous réussi à répondre aux besoins ?

EL : Le déroulement du tchat a été très simple.  En amont, les collaborateurs posaient des questions à leur managers qui les recensaient et les plaçaient dans des thématiques. Il y a eu 40 questions, 3 semaines avant le tchat. Certains ont osé demander tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas : « est-ce que je n’ai pas d’augmentation parce que je travaille mal ? ». Notre exigence, c’était l’anonymat dans la remontée des questions. Notre devoir, l’éclairage et la pédagogie. 

TLC : Notre défi, c’était de répondre à chacun en traitant des situations individuelles sans qu’elles soient présentées ainsi. Nous avons aussi eu des questions sur la politique salariale. A chaque question nous avons répondu avec transparence et pédagogie. 
 

« Avant tout semblait obscur et secret, aujourd’hui nous obtenons les plus forts taux de réponses. »

Aujourd’hui, qu’est-ce qui a changé ? 

EL : La période des mesures salariales reste un moment tendu, mais le positionnement des managers a changé. Ils ne se réfugient pas derrière des phrases telles que « c’est la direction qui a choisi ». Le courage managérial reste au cœur de notre stratégie, car il est toujours plus facile pour les managers d’adhérer et de défendre un projet auquel ils ont pris part activement. Ce qui a changé, c’est aussi l’état d’esprit. Avant tout semblait obscur et secret, aujourd’hui les salariés savent que nous répondrons à leurs questions. Nous obtenons de très forts taux de réponses que ce soit lors de la grande enquête de la CPAM ou lors de notre participation aux événements. Notre baromètre social s'est amélioré, et nous allons encore plus loin puisque nous co-écrivons le projet de politique salariale 2023-2027 avec les managers, les membres du Codir, le service des RH. 

TLC : Aujourd’hui, nous n’hésitons plus à discuter et à remettre en question. Cela nous permet d’avancer, mais demande une réelle transparence de la part de la direction. Nous avons recours au tchat « le vrai du faux » pour anticiper les rumeurs sur le changement d’organigramme.