« Une maturité institutionnelle en matière d’innovation »
Elsa Parlange, depuis quelques jours Directrice de l’action sociale Ile-de-France à la CNAV, a été pendant 4 ans Directrice de l’innovation du réseau Retraite. Alors que la branche s’est vu remettre 4 prix lors du Grand Prix de l’innovation de la Sécurité sociale, le 4 octobre dernier, Elsa Parlange revient sur ce qui a fait la réussite de ces démarches d’innovation.
Le GPI a récompensé plusieurs projets de la branche Retraite, comment l’expliquez-vous ?
Je tiens d’abord à féliciter les trois Carsat qui ont reçu des prix : les Carsat Bretagne, Pays-de-la-Loire et Hauts-de-France. Ce que je note avant tout, c’est la diversité des thématiques sur lesquelles se sont portées ces innovations : la préparation à la retraite pour des travailleurs en situation de handicap, la prévention des risques professionnels dans un centre de formation de jeunes en situation difficile, une méthode pour le choix de projets immobiliers éco-responsables et un incubateur d’idées pour les collaborateurs.
Cela montre, à l’image du GPI, que l’innovation prend dans notre institution des formes très différentes, qui démontrent notre engagement responsable sur de nombreux champs.
C’est une volonté que vous avez eue très tôt ?
Oui, tout à fait, c’est même au cœur de la feuille de route que nous nous sommes donnés à la CNAV : accompagner notre réseau à innover. Avec les équipes de la Direction de l’innovation, avec des référents innovation en région, en s’appuyant sur des méthodologies expertes et sur notre lab d’innovation, la Canteam, un lieu dédié à l’accélération de projets : ne pas faire « à la place de », mais bien aider chacun à innover, au sein de son environnement.
« Nous échangeons mieux, nous travaillons mieux ensemble, dans nos réseaux et entre les branches, et les résultats s’en font ressentir déjà connus. »
Et concrètement, comment cela s’est-il traduit ?
Par énormément de projets, de rencontres, d’actions d’acculturation, d’outils, qu’il serait difficile de résumer en quelques lignes. En tous cas, nous avons positionné notre Direction comme un centre d’appui et de ressources pour le réseau, afin de déployer une culture et des pratiques partagées. Et finalement, à travers le GPI, ce dont je suis particulièrement fière, au-delà des projets précédemment évoqués, c’est que nous ayons remporté le Prix de la participation, avec près de 60 dossiers de candidature déposés par le réseau de la Retraite. C’est dire si l’innovation est vive au sein de la branche retraite !
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’innovation à la Sécurité sociale ?
Au contact de mes homologues des Caisses nationales, j’ai vu des réseaux extrêmement actifs sur ce sujet. Là où pendant longtemps – et je ne parle pas spécifiquement de la Sécurité sociale – l’innovation a été perçue comme une activité connexe, parfois même un peu gadget, je trouve que nous avons collectivement atteint une maturité forte dans le positionnement stratégique de ces démarches d’innovation. Nous échangeons mieux, nous travaillons mieux ensemble, dans nos réseaux et entre les branches, et les résultats s’en font ressentir. Je tiens à souligner aussi que notre métier est aujourd’hui perçu, je le crois, comme un vrai métier. L’innovation, ce sont des compétences, des méthodes, un état d’esprit : je crois que nous avons parfaitement pris la mesure de cela.
« L’urgence de l’actualité nous le rappelle, il va nous falloir innover encore plus fortement en matière de transition environnementale et énergétique. »
Et puisque vous quittez cet univers, un mot de fin sur l’avenir de l’innovation à la Sécurité sociale ?
Je ne quitte pas totalement l’écosystème de l’innovation puisque l’action sociale est une activité qui génère beaucoup d’innovations. Je crois en tous cas que nous avons une culture de l’innovation aux usagers solidement ancrée. Avec son corollaire, inscrit de longue date chez nous, de l’innovation pour inclure les publics fragilisés. Sur nos COG écoulées, nous avons vu fortement émerger des démarches d’innovation interne, RH ou managériales, qu’il va encore nous falloir amplifier, à l’aune notamment des enjeux de la période post-Covid. Enfin, et l’urgence de l’actualité nous le rappelle, il va nous falloir innover encore plus fortement en matière de transition environnementale et énergétique et j’espère, pour conclure, que le Grand Prix de l’innovation 2025 sera le plus vert possible.
Le Grand Prix de l’innovation, c’était le 4 octobre dernier. Inspirez-vous dans vos pratiques quotidiennes en retrouvant ici une sélection de 100 projets déposés pour 2022. Rendez-vous en 2025 pour la prochaine édition du prix, et les 80 ans de la Sécurité sociale !
Et pour identifier d’autres bonnes pratiques pour innover, rendez-vous sur le site du Lab de la Sécurité sociale.