La sobriété numérique, au cœur de la stratégie DSI de l’Urssaf
Jérôme Robert, animateur DSI du numérique responsable
à l'Urssaf Caisse nationale
Consciente de l’impact du numérique sur l’environnement, l’Urssaf place la sobriété numérique au cœur de sa stratégie DSI. En lien avec ses engagements RSO et sa feuille de route 2023-2027, elle fixe pour objectif de réduire de 10 % la consommation énergétique en deux ans.
Jérôme Robert a rejoint l'Urssaf Caisse nationale en décembre 2013. Depuis juin 2024, il est animateur DSI du numérique responsable. À travers cet entretien, découvrez ses missions et sa vision sur l’animation d’une démarche numérique responsable pour le réseau recouvrement. Une action qui s’inscrit pleinement dans les nouveaux enjeux du référentiel RSO de la Sécurité sociale.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours et nous expliquer ce qui vous a conduit à évoluer dans le domaine du numérique responsable ?
J'ai commencé ma carrière en 2003 par une alternance en licence d'administrateur informatique au pôle universitaire Léonard de Vinci à La Défense. J'ai débuté en tant que technicien informatique en prestation pour Atos Infogérance, puis j'ai travaillé en clientèle pour EDF, d'abord à Clamart, puis à Issy-les-Moulineaux et enfin au siège social d'EDF à Paris Wagram. J'ai évolué de technicien à chef d'équipe, superviseur d'équipe de proximité et helpdesk, puis manager jusqu'en 2013.
J'ai rejoint ensuite l’Acoss (Urssaf Caisse nationale) pour mettre en œuvre le CSA - Centre de support Acoss (informatique locale). Pendant plusieurs années j'ai été amené à gérer les plans d'équipement bureautique annuels, incluant le renouvellement des ordinateurs, écrans, imprimantes, etc. C'est à ce moment-là que j'ai pu constater les investissements réguliers et les volumes impressionnants de matériels qui partaient en destruction ou en recyclage, sans encore réaliser pleinement les impacts.
Mes habitudes professionnelles et personnelles ont commencé à changer après avoir quitté ce service, pour une mission de pilotage. La crise du Covid a également modifié la façon de faire du réseau, avec plus de télétravail, plus de mobilité, et le prolongement de la durée de vie des matériels. À partir de 2023, ces sujets ont véritablement pris plus d’ampleur et la notion de numérique responsable a commencé à raisonner en moi. Ensuite, mon désir de donner plus de sens à mon travail, combiné à une opportunité de carrière, m'ont conduit à découvrir, à travers la nouvelle Cog, les ambitions de la DSI en matière de numérique responsable. J'ai repris le relais de Sylvain Mesnil, qui en assurait jusqu'alors le suivi.
Comment est organisée la gouvernance de la démarche numérique responsable de l’Urssaf Caisse nationale, et quel est votre rôle ?
La gouvernance de la démarche numérique responsable de l’Urssaf Caisse nationale est organisée autour des objectifs Cog RSO du réseau. La direction de la gestion du réseau et des moyens (DGRM) pilote la responsabilité sociétale des organisations (RSO) et a créé une communauté composée de « sponsors » et d'animateurs. Une première étape cruciale a été l'intégration de la direction des systèmes d'information (DSI) à ce collectif.
En octobre 2024, j'ai proposé une feuille de route pour l'année 2025 spécifique à la DSI, qui a été validée par le comité de direction de la DSI (Codir DSI). Ensuite, il a été nécessaire de structurer cette démarche en s'appuyant sur des référents green IT au sein de la DSI et dans chaque organisme de l’Urssaf. Début 2025, nous avons identifié les référents au sein de la DSI, et le deuxième semestre 2025 devrait permettre d'identifier également les référents au sein des différents organismes.
Ce collectif, une fois pleinement opérationnel, permettra de collecter et valoriser les informations, ainsi que de réfléchir ensemble aux leviers d'action à mettre en œuvre au sein du réseau.
Comment l’Urssaf Caisse nationale assure-t-elle le lien entre le numérique responsable et sa stratégie RSO ?
Pour ce faire, l'Urssaf Caisse nationale organise régulièrement des réunions avec le département RSO de la DGRM. Lors de ces réunions stratégiques et opérationnelles, nous suivons l'avancement de la feuille de route RSO et numérique responsable. Cela nous permet de nous assurer que nos initiatives en matière de numérique responsable sont alignées avec les objectifs plus larges de la stratégie RSO de l'organisation.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les prochaines étapes du réseau recouvrement en matière de numérique responsable ?
Les prochaines étapes du réseau recouvrement en matière de numérique responsable sont définies par notre schéma directeur du système d'information (SDSI), qui établit nos ambitions et les actions à mener de 2023 à 2027. Ces étapes s'articulent autour de trois axes principaux :
- réduction de l’empreinte environnementale du SI ;
- conception et achat de services et produits numériques responsables ;
- mise en œuvre de la politique numérique responsable.
Notre ambition, portée avec ma « sponsor » Delphine Soulabail, est d'atteindre à court terme une labellisation numérique responsable de niveau 1 pour structurer notre démarche. Nous continuerons à maintenir notre plan de communication et d'acculturation lancé début 2025 au sein du réseau, notamment à travers le déploiement d'un kit de sensibilisation.
Pour conclure, quel conseil donneriez-vous à un organisme qui s’engage dans une démarche de numérique responsable ?
Je dirais : commencez par créer une vision partagée et des objectifs clairs, qui résonnent avec les valeurs et les besoins réels. Impliquez tout le monde dès le début, de la direction aux employés, en passant par les partenaires, pour que chacun se sente concerné et engagé dans cette transition.
Investissez dans la formation et la sensibilisation, afin que chacun comprenne l'importance et les bénéfices du numérique responsable. Cela aidera à ancrer une culture où la durabilité numérique devient une seconde nature pour tous.
Enfin, n'oubliez pas de célébrer les petites victoires et de mesurer régulièrement les progrès. Cela permet non seulement de rester motivé, mais aussi d'ajuster vos actions pour continuer à avancer ensemble vers un avenir plus durable. Par exemple, la rédaction d'un nouveau bilan numérique responsable 2024 illustré constitue désormais une démarche annuelle pour valoriser les actions du réseau et de la DSI. Il est essentiel de rester transparent et honnête dans nos communications, pour éviter le greenwashing et garantir que nos efforts soient perçus comme authentiques et significatifs.