Isabelle Bertin : « Notre leitmotiv ? Renforcer notre offre de services aux organismes locaux »

La parole à Isabelle bertin Isabelle bertin

Directrice de l'Ucanss

Vous avez fait le choix de présenter dans ce rapport d’activité dix projets qui ont marqué l’année 2023. Pourquoi ?

IB : Ces projets reflètent bien notre activité durant l’année écoulée et la façon dont nous opérons. La gestion de projet est notre mode de fonctionnement dominant : nous associons sur tous les sujets les différentes Directions de l’Ucanss, les Caisses nationales et, autant que possible, les Caisses locales. Coconstruire les services avec les organismes est le meilleur moyen de répondre à leurs attentes. J’ajoute que ces projets sont une bonne illustration de la façon dont nous avançons sur les cinq grandes ambitions de notre Convention d’objectifs et de gestion (COG), pour 2022-2026 (voir encadré ci-dessous).

5 ambitions pour 5 années de COG

La COG 2022-2026 de l’Ucanss s’axe autour de cinq grandes ambitions :

  1. Positionner l’Ucanss au service de la transformation des organismes de Sécurité sociale
  2. Développer une politique de soutien à la fonction dirigeante et managériale
  3. Contribuer à la performance de gestion de la Sécurité sociale et déployer une politique interbranche de RSO
  4. Faire connaître les réalisations de la Sécurité sociale et valoriser son image
  5. Renforcer l’efficience de l’Ucanss

Vous êtes très attachée à la proximité avec les organismes locaux. Avez-vous renforcé les initiatives sur ce sujet ?

IB : J’ai passé une grande partie de ma carrière en organisme local, et je ne l’oublie jamais. Plus généralement, l’Ucanss a pour mission de proposer des services adaptés aux attentes des organismes. Comment y parvenir sans entretenir par tous les moyens une étroite proximité avec eux ? En 2023, nous avons renforcé ces liens, à tous les niveaux hiérarchiques. Nous avons créé des comités de direction croisés avec les organismes locaux. Concrètement, le Codir de l’Ucanss se déplace pour rencontrer le Codir de l’organisme. Par ailleurs, nous organisons pour nos nouveaux embauchés des temps d’immersion dans les organismes locaux.

Aussi, nous avons créé des événements pour réunir des communautés de métiers, leur présenter notre offre de services et leur laisser du temps pour échanger entre eux et avec nous. L’important est aussi de nourrir et stimuler l’effet réseau, notamment via les émissions tournées dans notre studio : 70 en 2023 !

Quels ont été les temps forts de 2023 ?

IB : Comme vous pourrez le découvrir au fil des pages, l’année a été très riche en réalisations, avec notamment un vrai temps fort : « la Semaine de l’emploi à la Sécu », du 2 au 6 octobre. C’était une première, destinée à mieux faire connaître la diversité et l’intérêt des métiers de la Sécurité sociale. La mobilisation des organismes a été puissante, avec 250 événements organisés sur tout le territoire, et l’impact important, avec 80 retombées dans la presse, notamment régionale, une évolution du nombre de connexions sur LaSecuRecrute.fr. 83 % des organismes interrogés pensent recruter des personnes rencontrées à cette occasion.

Le soutien à la fonction managériale fait également partie de vos grandes priorités. Quelles ont été les avancées en 2023 sur ce sujet ?

IB : Le projet Cap’M va dans ce sens. À l’issue d’une vaste enquête menée avec les Caisses nationales et locales, nous avons défini des Repères managériaux communs à la Sécurité sociale. À partir de ce socle commun, nous déployons des expérimentations sur la WEbox, une plateforme d’autoformation collaborative. Nous mettons également en place, en 2024, un réseau interne d’une soixantaine de coachs et facilitateurs codév au service des managers des organismes.

Quel est le bilan de l’année du point de vue du dialogue social ?

IB : En septembre 2023, à la suite de la reprise des négociations salariales, les organisations syndicales ont quitté la table des négociations pendant près de trois mois. S’il appartient bien évidemment aux organisations syndicales de définir les moyens d’action qu’elles souhaitent mobiliser, en tant qu’employeur on ne peut que regretter cette suspension, car, au sein de notre branche professionnelle, c’est par la voie du dialogue social que se sont mis en place les principaux dispositifs conventionnels de protection et d’accompagnement des salariés.

L’Ucanss a initié des travaux sur l’intelligence artificielle. Où en êtes-vous sur ce sujet ?

IB : L’innovation à l’Ucanss ne se limite pas à l’intelligence artificielle (IA), mais c’est en effet l’un des sujets que nous explorons. 2023 a été une année d’acculturation de notre collectif de travail à cette question. Nous avons aussi mené des expérimentations pour voir ce que l’IA pouvait amener à différents métiers, comme dans le champ du droit social. Nous recevons 15 000 sollicitations juridiques chaque année, et l’IA peut être précieuse pour optimiser notre réponse. Nous poursuivrons ces travaux en 2024 et entamons au second semestre un travail de réflexion avec les Caisses nationales sur les conséquences de l’IA sur nos métiers. Sommes-nous en mesure aujourd’hui d’imaginer quelles conséquences l’IA va avoir sur nos métiers ? Comment vont évoluer ces derniers, et quels nouveaux métiers pourraient émerger ? C’est important de commencer à réfléchir collectivement sur ces questions pour anticiper les évolutions à venir.

Découvrez les vidéos et la brochure du rapport d'activité 2023

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