Intégrer la RSO au quotidien, un défi relevé par l’Urssaf Rhône-Alpes
Sophie Miribel Rouffy, Responsable régionale RSO à l’Urssaf Rhône-Alpes
En poste à l'Urssaf Rhône-Alpes en tant que Responsable régionale RSO depuis 2020, Sophie Miribel Rouffy est une actrice particulièrement engagée sur les sujets de la RSO. Dans cet entretien, elle nous fait découvrir ses missions au sein de l'Urssaf Rhône-Alpes et partage son point de vue sur l'évolution de la transition écologique au sein de la Sécurité sociale.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours et nous expliquer ce qui vous a conduit à évoluer dans le domaine de la RSO ?
Je suis entrée dans notre Institution en 2003, tout d’abord à l’Assurance maladie, puis j’ai rejoint la branche recouvrement depuis 2016.
J’ai débuté mon parcours professionnel par plusieurs années sur les différentes activités RH. Par la suite, j’ai occupé le poste de responsable administratif et financier d’un centre de médecine préventive où j’étais en charge de l’ensemble des activités supports en relation avec les professionnels de santé du centre. Après quoi, je suis devenue responsable des moyens et de l’ordonnancement à l’Urssaf Rhône-Alpes où j’avais, entre autres, en charge la gestion de la flotte automobile, des achats et des marchés publics. Finalement, la RSO s’est invitée tout au long de mon parcours, jusqu’à ce qu’elle devienne ma principale activité. J’ai intégré au même moment la sensibilité environnementale au sens large dans ma sphère personnelle et c’est aujourd’hui une chance de porter ces enjeux et préoccupations au quotidien.
« C’est une activité éminemment transverse, car j’ai coutume de le dire ‘’il y a de la RSO partout’’. »
Comment est organisée la mission RSO au sein de l’Urssaf Rhône-Alpes et quel est votre rôle ?
En 2020, plusieurs évolutions ont eu lieu de manière synchronisée. Au sein de l’Urssaf Rhône-Alpes, la mission « développement durable » est devenue la mission « RSO » à l’occasion de la diffusion du référentiel RSO de la Sécurité sociale. J’ai alors été nommée responsable RSO. La démarche s’est réorganisée progressivement courant 2020. Elle est portée par un agent de direction sponsor et fait appel à de nombreux acteurs, tant des fonctions support que des fonctions métier. Le pilotage stratégique est confié à un comité RSO (notre comité de direction) et des relais RSO (acteurs opérationnels sur l’ensemble des champs de la RSO). Cette organisation est en cours de refonte pour s’adapter aux évolutions de notre structure. Nous sommes soutenus dans nos actions et projets par les équipes RSO de l’Urssaf Caisse Nationale et de l’Ucanss.
Ma mission consiste à impulser, proposer et déployer des projets RSO, à accompagner les différentes parties prenantes, à sensibiliser et former notre collectif et suivre les réalisations. C’est une activité éminemment transverse, car j’ai coutume de le dire « il y a de la RSO partout ».
« Le référentiel RSO a été la colonne vertébrale de la démarche de notre organisme. »
Comment votre organisme s’est-il emparé du référentiel RSO et quel regard portez-vous sur les travaux actuels de mise à jour ?
Le référentiel diffusé début 2020 a été la colonne vertébrale de la démarche de notre organisme. Il nous a permis d’expliciter les enjeux et les objectifs. D’autant qu’une déclinaison a été établie par l’Urssaf Caisse Nationale pour en faciliter l’appropriation en faisant le lien avec les activités de notre réseau du recouvrement. Le contexte et les enjeux ont globalement et fortement évolué. Ainsi, les nouvelles conventions d’objectifs (COG) des branches pour la période 2023-2027 mettent un fort accent sur la transition écologique, qui fait directement le lien avec la RSO. C’est pourquoi il me semble que c’est le bon moment pour le mettre à jour en s’appuyant sur l’expérience des organismes de Sécurité sociale. J’ai le plaisir d’être associée à ces travaux, ce qui est une belle opportunité d’échanger avec des collègues de l’Ucanss et d’autres branches. Cela permet de prendre du recul sur ce référentiel, sur nos pratiques et aussi sur notre baromètre RSO institutionnel (Perl’s) dans une logique opérationnelle et facilitante pour l’ensemble des collègues.
La Loi Climat et résilience adoptée en 2021 fait le lien entre dialogue social et transition écologique. Comment l’Urssaf Rhône-Alpes s’est-elle emparée du sujet ?
Cette loi ouvre un champ de discussions et d’innovations important. C’est enthousiasmant ! J’ai été chargée d’analyser ce nouveau domaine de compétences pour les membres du CSE en vue de sa mise en œuvre concrète. Le cadre réglementaire est large, ce qui nous permet de construire une démarche adaptée et négociée dans nos organisations. A l’Urssaf Rhône-Alpes, l’enjeu premier était de concevoir une méthodologie d’évaluation des impacts environnementaux des projets à présenter en information/consultation au CSE. Mon objectif était de proposer aux porteurs de projets un outil fonctionnel et aussi simple que possible, afin qu’il soit opérationnel et pragmatique.
Ce projet a été complété par la journée de travail et d’échanges organisée par l’Ucanss sur la transition environnementale dans le dialogue social. Les interventions d’une juriste du travail et de nombreux membres de nos organismes de Sécurité sociale ont été particulièrement riches et productives. Cela a été un précieux apport en complément des tests de notre outil réalisés en interne.
« Il est essentiel que nous prenions collectivement conscience de l’impact du numérique, que nous appartenions ou non aux fonctions informatiques. »
Comment voyez-vous évoluer les enjeux du numérique responsable à la Sécurité sociale et notamment à l’Urssaf Rhône-Alpes ?
Nos activités tertiaires impliquent des usages et des équipements numériques conséquents. Le travers dans notre approche du numérique est qu’il semble de prime abord neutre sur le plan environnemental parce que dématérialisé. En réalité, c’est l’inverse.
Le digital a désormais pris une place centrale dans la conduite de nos activités. Le numérique responsable est donc un enjeu majeur pour tenter de réduire l’empreinte écologique de nos organisations. Il est essentiel que nous prenions collectivement conscience de cet impact, que nous appartenions ou non aux fonctions informatiques, afin de repenser nos pratiques, depuis l’achat des équipements en passant par nos utilisations quotidiennes et nos offres de service, jusqu’à la fin de vie de nos matériels (des serveurs comme des souris).
En Rhône-Alpes, nous avons mené des actions autour du numérique responsable : une campagne de sensibilisation sur les impacts de nos usages quotidiens avec des écogestes faciles à mettre en place, des ateliers de la fresque du numérique ont été proposés à des « numéri’coachs », qui ont par la suite donné des conseils de sobriété numérique à nos utilisateurs.
Pour conclure, en tant qu’animatrice de serious games, auriez-vous un conseil à partager pour sensibiliser les collaborateurs sur la transition écologique ?
Comment sensibiliser les collaborateurs soulève de nombreuses questions, car le sujet est difficile, préoccupant, inquiétant. Je constate que le recours au jeu est très efficace : il permet à un collectif de mettre en commun, de partager, d’apprendre, de s’allier et d’agir ensemble. C’est systématique, quel que soit le jeu pédagogique utilisé, il y a un moment magique où la puissance du collectif se met en mouvement et produit une énergie positive qui rend possible le passage à l’action.
Mon conseil est donc d’ajouter une touche ludique dans les actions de sensibilisation, qu’elles soient présentielles ou distancielles : cela peut être un quizz par équipe en début de réunion d’information, un challenge dans la promotion des gestes écoresponsables par exemple. Un peu d’humour et de propos décalés aident également à passer des messages qui ne sont pas toujours très positifs.