À la découverte de la démarche d’économie circulaire de Pôle emploi
Dans le cadre de notre veille des bonnes pratiques RSO, nous avons repéré une initiative de Pôle Emploi qui a mis en place une démarche d’économie circulaire pour son matériel informatique. Celle-ci s’inscrit dans sa politique de lutte contre le changement climatique. Nous avons rencontré Sandrine Cormier, cheffe de projet RSE, pour un retour d’expérience sur cette démarche.
Sandrine Cormier - Cheffe de projet RSE
La démarche d’économie circulaire de Pôle Emploi pour son matériel informatique s’inscrit dans la politique de lutte contre le changement climatique qui est une priorité du plan stratégique de l’organisation et de sa feuille de route RSE (responsabilité sociale et environnementale).
1/ Comment est organisée cette démarche d’économie circulaire et quel est votre rôle ?
Au sein du département RSE de Pôle emploi, nous travaillons à la mise en place d’une stratégie visant la décarbonation de notre activité. Pôle emploi est en effet « conscient de sa responsabilité envers la planète et souhaite répondre à l’urgence climatique en réduisant ses émissions de carbone » comme cela est mentionné dans notre plan stratégique 2019-2022, s’inscrivant ainsi dans les pas de l’accord de Paris de 2015.
Notre direction des services informatiques est sensible à cette question et a mis en place une démarche qui, de l’achat de matériel jusqu’à sa fin de vie, prend en compte cette exigence.
Mon rôle, en tant que cheffe de projet en charge de la dimension environnementale de notre RSE, est de veiller à ce que l’ensemble des actions mises en place au sein de notre organisation contribue à favoriser l’optimisation ou la réduction de nos émissions carbone dans le cadre de notre activité, sans que cela nuise à l’exercice de celle-ci, que ce soit pour nos collaborateurs ou nos usagers.
2/ La démarche repose-t-elle sur une autre dimension que le volet environnemental ?
En effet, même si la dimension environnementale semble être de fait à l’origine de toute démarche d’économie circulaire, il ne faut pas oublier, et ce serait d’autant plus dommage pour notre organisation, qu’elle est aussi l’occasion d’en mettre en visibilité la dimension sociale/sociétale :
- travailler avec des organismes d’insertion pour rendre opérationnelle notre action et ainsi créer de l’activité professionnelle pour des personnes éloignées de l’emploi ou en situation de handicap ;
- faire bénéficier de matériels, certes de seconde main, mais en bon état car reconditionnés avec sérieux aux publics qui en ont le plus besoin ;
- participer à la réduction de la fracture numérique en dotant des associations ou ONG de matériels.
Cela fait aussi partie de la démarche et nous sommes fiers d’y contribuer.
3/ Quels sont les partenaires que vous avez sollicités pour déployer la démarche sur le territoire ?
Nos partenaires sont au nombre de quatre, dont trois sont situés en métropole, à savoir « Les Ateliers du Bocage », « Ateliers sans frontières », « Recyclea », et un localisé en Outremer, « Avant-Garde ».
Ils nous aident pour la gestion de la fin de vie des équipements informatiques, qui s’articule autour de trois processus :
- le déstockage de matériel en fonction de l’usure du parc informatique ;
- le vide grenier à notre initiative lors d’un déménagement ou fin de bail ;
- le don à destination d’associations ou d’ONG.
Nous travaillons avec ces organismes depuis plusieurs années, et leur contribution relève à la fois de la réalisation de la collecte de nos déchets d’équipements électriques et électroniques, de la catégorisation des matériels selon les 3R (reconditionnement, réemploi, recyclage), mais aussi des opérations de nettoyage (effacement de données). Ils assurent le suivi de l’ensemble de la chaine de traitement. Dans le cas du don, ils inventorient les matériels pouvant être cédés et ils fournissent pour les autres processus les bordereaux de suivi de déchets nécessaires au « reporting ».
4/ Pouvez-vous partager avec nous quelques résultats chiffrés ?
Bien sûr ! 2021 a été une année exceptionnellement forte et encourageante. Cela est dû au déploiement du projet « 1 agent, 1 portable » sur l’année 2020-2021. Ce projet a permis d'équiper tous les collaborateurs de Pôle emploi (agences et structures) d'un ordinateur portable pour faciliter leur mobilité et uniformiser les usages. Au total 30 831 ordinateurs (bureau et portables) sont sortis de notre parc informatique avec un taux de réemploi de 69 % dont :
- 64 % reconditionnés à destination du circuit de seconde main et de projets associatifs (18 727 ordinateurs) ;
- 5 % ont été reconditionnés pour le process « dons » de Pôle emploi (1 471 ordinateurs) ;
- 31 % des postes ont été recyclés (8 970 ordinateurs).
Par ailleurs, 55 demandes de dons ont été étudiées. Les dons ont été effectués auprès des « Restos du cœur » avec trois opérations (1 185 matériels postes et écrans), de structures d’insertion dans le cadre du projet « Territoire 0 chômeur de longue durée » (1040 pièces postes et écrans) et d’écoles et associations visant à la réduction de la fracture numérique, mais également d’associations sportives (597 pièces).
5/ Quelles seront vos priorités pour la période 2022-2023 ?
Tout d’abord, très concrètement nous souhaitons appliquer la même approche pour ce qui concerne la téléphonie et nous avons d’ores et déjà commencé à structurer un process avec Ecologic.
De plus, pour répondre à la demande du gouvernement de mettre en place un plan de sobriété énergétique, il est nécessaire non seulement de soutenir notre effort de réduction de nos émissions carbone, mais d’en amplifier la portée en renforçant nos actions et d’en créer de nouvelles. Tous ensemble, en régions comme au national, dans les différents services, nous conjuguons nos forces pour proposer un plan d’action robuste et utile, qui embarque nos collaborateurs et permette de contribuer efficacement à lutter contre le changement climatique.