100 % RSO : portrait d’une cheffe de projet engagée !

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Bonjour Karine, pouvez-vous nous dire comment est organisée la démarche RSO de la Caf de Seine-Maritime et quel est votre rôle ?

La Caf de Seine-Maritime est une structure organisée autour de 725 salariés et quatre sites principaux (Rouen, Le Havre, Dieppe et Elbeuf). Depuis plusieurs années, elle s’inscrit dans une dynamique de responsabilité sociétale. Elle met à l’honneur les engagements nationaux et locaux en matière de RSO. 
Elle poursuit, développe et innove ses actions d’année en année.

Pour ce faire, en tant que cheffe de projet 100 % dédiée à la RSO, mes missions sont de piloter et d’animer un ensemble de mesures permettant à la Caf de réduire son impact environnemental et d’avoir un meilleur impact social. Il s’agit d’une démarche transverse, qui englobe l’ensemble des services d’un organisme sur le long terme. Mais mon rôle va bien au-delà car les actions engagées peuvent aussi être déterminantes dans la performance de l’organisme, en intégrant les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans sa politique globale. 
En pratique, le pilotage de la RSO est organisé autour du comité de pilotage RSO trimestriel, constitué de managers de pôle, qui sont les référents sur les thématiques abordées que sont l’immobilier (l’énergie), la mobilité durable, le numérique responsable, les achats durables, la gestion de ses déchets, l’animation et la communication d’évènements locaux, nationaux et institutionnels. Le tout porté par une gouvernance qui se veut responsable et impliquée.

Concrètement, les missions de ce comité de pilotage RSO sont :

  • d’informer sur les sujets d’actualité, sur la réglementation/législation en vigueur ;
  • recenser et présenter les actions à mettre en œuvre ;
  • suivre l’état d’avancement des actions ;
  • apporter des ajustements sur les actions engagées ;
  • prendre des décisions ;
  • échanger sur les résultats et valider les principaux enseignements ;
  • évaluer et rendre compte de la démarche RSO en mettant en place des indicateurs de suivi ;
  • mobiliser et faire adhérer les équipes en maintenant des échanges continus entre les différentes équipes.
     

Comment faites-vous pour mobiliser vos collaborateurs afin qu’ils s’engagent pleinement dans la démarche ?

Il y a tout d’abord une mobilisation interne. Pour pouvoir préparer ses collaborateurs et son entreprise à s’engager, mieux vaut anticiper. Et quoi de mieux pour cela que de s’appuyer sur les temps forts de l’année ? De janvier à décembre, pas un mois ne se passe sans actions de communication. Les principaux évènements portés par la Caf de Seine-Maritime sont les suivants :

  • Janvier : la journée mondiale de lutte contre le cancer ;
  • Mars : la Digital CleanUp Week (le numérique responsable) ;
  • Mai : Mai à vélo (promotion du vélo sur l’ensemble du territoire) ;
  • Juin : la semaine pour la qualité de vie au travail (QVT) ;
  • Septembre-Octobre : la semaine européenne du développement durable et de la mobilité ;
  • Novembre : Mois sans tabac ;
  • Novembre : la semaine européenne pour l’emploi des personnes en situations de handicap ;
  • Novembre : la semaine européenne de réduction des déchets.

Ensuite, il y a une mobilisation externe. Cette mobilisation de collaborateurs existe également à l’extérieur de la caisse auprès d’autres organismes de Sécurité sociale et hors Institution. En effet, avec ma collègue de Pôle emploi, nous avons mis en place, depuis plusieurs années, un groupe de référents RSO/RSE local constitué de structures telles que la Carsat de Normandie, le Pôle emploi de Normandie, la SNCF, des référents « mobilité » de la Métropole de Rouen et de la société de transport Transdev. Les objectifs de ce réseau de référents RSO/RSE sont bien évidemment de partager un bon moment en déjeunant ensemble, mais aussi et surtout d’échanger et d’aborder des thématiques et problématiques communes et de trouver des solutions pour leur structure.

Face aux enjeux du numérique, quelles actions ont été déployées pour faire converger transition écologique et numérique ?

La Caf de Seine-Maritime a été l’une des premières entreprises sur le territoire seino-marin à s’investir dans le numérique responsable. En septembre 2021, avec le soutien de ses partenaires locaux, notamment la Cop 21 de la Métropole de Rouen Normandie, les collaborateurs de la Caf ont pu être formés aux enjeux du numérique responsable. Cette session de formation a permis de structurer notre démarche, de coconstruire un plan d’actions concret et réalisable avec la collaboration de toute l’équipe du service informatique de la Caf. Les thématiques abordées sont nombreuses et s’articulent autour de celles qui sont répertoriées dans la charte du numérique responsable de l’INR (Institut du numérique responsable) qu’elle a signée en octobre 2022 : 

  • la réduction du parc d’impression avec une règle d’attribution d’une imprimante pour huit salariés ;
  • le rallongement de la durée de vie des équipements, notamment les écrans (plus de date limite) et les ordinateurs (conservation au-delà de 5 ans pour les prochaines générations) ;
  • le réemploi et le reconditionnement du matériel informatique, avec le recours à des associations locales telles que Reboot Ecosystème ;
  • le don d’équipement auprès des partenaires de la Caf : les anciens téléphones portables sont donnés à des associations et à des partenaires de la Caf (Promeneurs du net, Relais petite enfance, etc.) ;
  • Les comportements et usages avec notamment l’utilisation de la messagerie dans le cadre du projet TNI (transformation du numérique interne) ;
  • la participation annuelle à des évènements de sensibilisation sur les bonnes pratiques (ex : la Digital CleanUp Week) ;
  • le poste de travail en maintenant la performance et la stabilité ;
  • des partenariats avec des acteurs du secteur du réemploi et de l’économie circulaire ;
  • le recyclage et la fin de vie des équipements informatiques en faisant appel des professionnels dans des filières reconnues.

De nouveaux partenariats locaux ont également vu le jour, notamment celui avec Reboot Ecosystème, éco-organisme dont le projet de réemploi de matériel informatique en boucle locale vise à équiper des foyers les plus démunis et permettant aussi à des personnes éloignées de l’emploi de découvrir les métiers de demain. En collectant le matériel informatique de la Caf, ils le reconditionnent pour lui offrir une seconde vie afin de le redistribuer aux personnes qui en ont le plus besoin.
Un nouveau mouvement s’est également créé au sein même de l’équipe informatique de la Caf. Plusieurs salariés du service ayant une sensibilité pour le respect de l’environnement se sont investis dans de nouvelles missions, telles que la réparation de matériels informatiques et la gestion des dons et du réemploi de matériels auprès des structures locales et partenaires.
 

Quelles seront vos priorités en matière de RSO pour l’année à venir ?

Avec le temps, le contexte local se modifie et notre stratégie aussi. Désormais, nous devons prendre en compte :

  • un environnement qui ne cesse d’évoluer avec la mise en œuvre du flex office, les évolutions de nos métiers, la transformation de notre management, la politique QVT de la caisse, la gestion des bâtiments, etc. ; une réglementation et des obligations qui s’intensifient d’année en année : loi NRE, lois Grenelle 1 et 2, loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, loi Pacte, le décret tertiaire ;
  •  les orientations de la nouvelle Cog 2023-2027. 

Pour les années à venir, la Caf doit poursuivre son engagement en faveur de la transition écologique en diminuant son empreinte carbone. Cela se traduit par la réalisation tous les quatre ans d’un bilan carbone qui permet de mesurer cette empreinte, qui a diminué drastiquement entre 2015 et 2018 (3 978 t équiv. CO2 contre 2 462 t équiv. CO2). 

La poursuite de nos plans d’actions RSO portent sur :

  • la sobriété énergétique qui englobe l’immobilier, la mobilité durable mais aussi le numérique responsable ;
  • les achats durables et responsables ;
  • la prévention et la gestion de nos déchets par la mise en place de filières de collecte adaptées à notre structure ;
  • une participation aux évènements locaux, nationaux et institutionnels afin de faire naître une prise de conscience collective des enjeux de la transition écologique. 

Pour conclure, que diriez-vous à un chef de projet qui souhaite lancer une démarche RSO ?

Un chef de projet RSO a besoin d’avoir un intérêt certain pour les thématiques environnementales, sociales et sociétales. Il doit s’assurer de l’engagement et du soutien de sa direction afin de lui faciliter l’accès à l’information et les échanges avec les parties prenantes internes de l’entreprise. 

Pour cela, il doit s’appuyer sur une lettre de mission RSO qui définira ses responsabilités tout en lui conférant une légitimité hiérarchique. Il doit également engager un dialogue avec les parties prenantes et animer la démarche en s’intégrant dans un collectif pour s’assurer de l’implication de tous, à tous les niveaux de l’organisation. 

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